09/15/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/16/2025 09:15
Depuis près de cinq ans, Jimmy Lai, propriétaire de médias de nationalité hongkongaise et britannique, est injustement emprisonné à Hong Kong. Son fils a déjà averti qu'il pourrait mourir en prison si le gouvernement britannique ne prenait pas de mesures urgentes et concrètes pour obtenir sa libération. Reporters sans frontières (RSF) appelle le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer à travailler avec ses alliés, notamment le président américain Donald Trump, qui se rendra au Royaume-Uni cette semaine, pour obtenir la libération de Jimmy Lai avant qu'il ne soit trop tard.
La visite officielle du président Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre offre aux deux dirigeants une occasion unique de discuter d'une stratégie commune pour obtenir la libération de Jimmy Lai. En août, Donald Trump a déclaré qu'il ferait "tout ce qui est en son pouvoir pour sauver"Jimmy Lai, après avoir déclaré plus tôt cette année que la libération de Jimmy Lai pourrait faire partie des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Du côté britannique, le Premier ministre Sir Keir Starmer a déclaré que la libération de Jimmy Lai était une priorité du gouvernement, mais il n'a pas encore rencontré la famille Lai pour discuter de mesures concrètes. Il existe en ce sens un précédent d'intervention efficace de Donald Trump dans des affaires de journalistes détenus à tort : la semaine dernière au Bélarus, où neuf journalistes figuraient parmi un groupe de prisonniers politiques libérés à la suite de discussions avec l'administration américaine.
"La visite officielle du président américain offre une occasion stratégique de faire avancer la libération du fondateur du journal Apple Daily, Jimmy Lai, d'autant plus urgente que sa santé se détériore. Il est tout à fait inacceptable que le gouvernement britannique ait laissé un citoyen britannique innocent et âgé croupir à l'isolement. Si aucune mesure n'est prise rapidement, il risque en réalité d'y mourir. Nous appelons donc les dirigeants britanniques et américains à saisir cette occasion avant qu'il ne soit trop tard.
Vivre dans la peur
Lors d'une conférence de presse organisée par RSF près de la résidence du Premier ministre à Downing Street le 15 septembre, le fils de Jimmy Lai, Sebastien Lai, s'est dit profondément inquiet de la santé déclinante de son père âgé de 77 ans, qui souffre de problèmes cardiaques, de diabète et d'autres problèmes de santé liés au fait qu'il a passé plus de 1 700 jours à l'isolement. Il a également réitéré sa demande de rencontrer personnellement Keir Starmer, qu'il n'a toujours pas vu, malgré plus de deux ans de demandes.
Alors que son procès-spectacle s'éternise, mon père a passé un nouvel été à Hong Kong seul dans une petite cellule, sous une chaleur étouffante, ce qui a eu des conséquences désastreuses sur sa santé. Chaque jour, ma famille et moi vivons dans la crainte de recevoir de terribles nouvelles de la prison, et comme aucune date n'a encore été fixée pour le verdict, le fait est que le temps presse pour mon père. Je demande une fois de plus au Premier ministre d'accepter de me rencontrer afin que nous puissions discuter de son cas urgent et travailler ensemble pour le ramener à la maison.
Retards répétés
Jimmy Lai, propriétaire du journal Apple Daily, aujourd'hui disparu, est emprisonné arbitrairement à Hong Kong depuis décembre 2020 et risque la prison à perpétuité pour des motifs politiques liés à la sécurité nationale. Il attend actuellement le verdict de son procès, qui a été marqué par des retards répétés et de graves violations des procédures légales.
Son cas bénéficie d'un large soutien politique au Royaume-Uni. La semaine dernière, les dirigeants de sept groupes parlementaires issus de différents partis ont écrit à Keir Starmer pour lui demander de rencontrer d'urgence Sebastien Lai, soulignant que cette affaire était non seulement un drame pour la famille Lai, mais aussi emblématique de l'érosion plus générale de la liberté de la presse à Hong Kong, où au moins 28 journalistes ont été poursuivis depuis 2020.
RSF a également appelé à plusieurs reprises Keir Starmer à rencontrer Sebastien Lai et a pris la tête, en août, d'une coalition de plus de 70 organisationsde défense des droits humains et de la liberté de la presse demandant au Premier ministre d'obtenir une libération conditionnelle pour raisons médicales.
Hong Kong occupe la 140e place sur 180 pays et territoires étudiés dans le Classement mondial de la liberté de la presseétabli par RSF en 2025, après avoir chuté de la 18e place en seulement deux décennies. La Chine se classe à la 178e position, à seulement deux places du bas du Classement.