01/13/2025 | News release | Distributed by Public on 01/13/2025 10:43
Selon l'OIM, en l'espace de cinq jours, entre 1.000 et 3.000 ménages ont été déplacés d'Oum Rawaba, la deuxième ville la plus importante du Kordofan-Nord, à environ 100 km à l'est du chef-lieu, El Obeid. Ces familles ont fui en raison de la persistance de combats dans la localité, précise l'agence onusienne basée à Genève.
Des affrontements ont en effet éclaté la semaine dernière entre l'armée et les FSR, au moment où l'armée avançait vers l'État d'Al-Jazira, au centre du Soudan.
« Les équipes de terrain ont rapporté que les ménages ont été principalement déplacés vers d'autres endroits dans les localités d'Oum Rawaba, Ar Rahad, et Oum Dam Haj Ahmed, au Kordofan Nord, ainsi que vers des localités dans les états de Khartoum, du Nil Blanc, et de Sennar », souligne l'OIM.
« La situation reste tendue et imprévisible », s'inquiète l'agence.
Le conflit, qui a éclaté à la mi-avril 2023, oppose le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan à son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo, qui dirige les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Au Darfour Nord, les mouvements de population se poursuivent également.
Au début de l'année, environ 750 ménages ont été déplacés de plusieurs villages de la localité d'Al Malha, en raison d'affrontements entre les forces conjointes de l'Accord de paix de Juba (forces de l'APJ) et les forces de soutien rapide (FRS), le 31 décembre 2024 et le 1er janvier 2025.
Selon l'OIM, les ménages affectés ont été principalement déplacés vers la localité d'Al Malha. « Des pillages de bétail ont également été signalés. Les pannes de télécommunication généralisées dans la localité ont empêché les équipes de terrain de l'OIM de fournir des mises à jour continues. La situation reste tendue et imprévisible », indique l'agence.
Dans tout le pays, 11,5 millions de personnes sont déplacées, dont 2,7 millions lors de conflits antérieurs, ce qui représente la plus grande crise de déplacement au monde.
Par ailleurs, la Banque mondiale, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ont signé un accord de 82 millions de dollars pour améliorer l'accès aux services de santé pour plus de 8 millions de personnes vulnérables au Soudan et renforcer le système de santé dans le pays.
Plus de 70 % des hôpitaux et des établissements de santé des zones touchées par le conflit au Soudan ne sont pas opérationnels. Ils ont été endommagés ou détruits pendant le conflit ou manquent de fournitures.
Les travailleurs de première ligne, notamment les infirmières, les médecins et d'autres membres du personnel essentiel, n'ont pas été payés depuis des mois. La livraison de vaccins et les activités de vaccination de routine ont été entravées par les problèmes de sécurité et le manque d'accès.
« En investissant dans la préparation et la résilience, nous ouvrons la voie à un système de santé plus fort et plus durable », déclare dans un communiqué le Dr Shible Sahbani, Représentant de l'OMS au Soudan.
Les agences fourniront des médicaments essentiels, encadreront et formeront des agents de santé, aideront à fournir un ensemble minimum de services de santé et de nutrition pour les mères, les nouveau-nés et les enfants, traiteront la malnutrition sévère. Elles renforceront les campagnes de vaccination et les activités régulières de proximité.
Les agences soutiendront également la prestation de services de santé et de nutrition par l'intermédiaire de plateformes communautaires. Les partenaires investiront également dans l'amélioration des systèmes de surveillance des maladies, l'équipement des centres d'opérations d'urgence et la formation d'équipes d'intervention rapide afin de renforcer la réponse aux situations d'urgence dans les communautés vulnérables.
« Au Soudan, les systèmes qui fournissent aux enfants et aux familles vulnérables des services sociaux essentiels sont sur le point de s'effondrer », a mis en garde Sheldon Yett, Représentant de l'UNICEF pour le Soudan. « En travaillant main dans la main, nous pouvons investir dans leur reconstruction et fournir des soins de santé et des services de nutrition aux enfants qui en ont désespérément besoin dans le cadre du conflit en cours ».