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10/14/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/14/2025 01:24

Ebola : le Congo en alerte pour contenir le risque

Ebola : le Congo en alerte pour contenir le risque

14 octobre 2025

Brazzaville - Alors que l'épidémie d'Ebola refait surface dans la province du Kasaï, en République Démocratique du Congo (RDC), la République du Congo, voisine immédiate, se mobilise face à la menace sanitaire. Chaque jour, des embarcations traversent le fleuve Congo, reliant les localités entre les deux rives du fleuve Congo et transportant des centaines de passagers. Cette proximité géographique, combinée à des liens humains et commerciaux étroits, expose le pays à une vulnérabilité accrue.

Conscient des risques liés à cette maladie grave et hautement contagieuse, le gouvernement congolais, avec l'appui de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), a pris des mesures urgentes pour anticiper et prévenir toute importation du virus. Le ministère de la Santé et de la Population a ainsi initié plusieurs actions prioritaires pour renforcer la préparation nationale afin de protéger les populations.

Sur le plan stratégique, une évaluation du niveau de préparation national a été réalisée, suivie du lancement du processus de mise à jour du Plan national de préparation et de riposte à Ebola. La communication sur les risques et la sensibilisation des populations sont au cœur de la stratégie de préparation. Le Dr Jean Claude Emeka, Directeur de l'hygiène et de la promotion de la santé au ministère de la Santé, a souligné l'urgence de la situation en déclarant que « nous sommes le voisin immédiat de la RDC, régulièrement touchée par des épidémies. Nous partageons plus de mille (1 000) kilomètres de frontière et des populations communes. Un grand nombre de passagers transitent par les ports et autres points d'entrée. Nous avons déjà connu Ebola, nous sommes très exposés. Il fallait nécessairement sensibiliser le personnel aux points d'entrée ».

Ainsi une session de sensibilisation a réuni environ 100 participants le 23 septembre 2025, dont des équipes de santé déployées aux points d'entrée stratégiques : l'Aéroport International Maya-Maya, le port Yoro et le Beach de Brazzaville. L'objectif était de renforcer le dépistage, la détection précoce et la gestion des cas suspects. Plusieurs responsables présents ont exprimé leur engagement. Christian Voumina, Chef d'exploitation à l'aéroport Maya-Maya, a salué l'initiative en affirmant que « prévenir vaut mieux que guérir. Il ne faut pas attendre que l'épidémie arrive alors qu'elle sévit déjà chez notre voisin. L'aéroport étant la principale porte d'entrée pour les voyageurs internationaux, il est crucial que le personnel soit informé sur la maladie et les mesures à prendre. Ebola est l'une des maladies les plus dangereuses, alors il faut s'y prendre tôt ».

Partageant son expérience, Emma Gisèle Monka, Responsable de santé au site aéroportuaire depuis 2018, a expliqué que dès l'annonce de l'épidémie en RDC, elle et son équipe ont immédiatement pris leurs dispositions. « Nous sommes en alerte permanente », a-t-elle précisé, soulignant leur réactivité face à la menace. Elle a ajouté : « Je suis prête : je distribue des fiches d'information. Ce que j'ai appris me permet de répondre aux questions du personnel sur les symptômes, les modes de transmission et les mesures à adopter ». Son témoignage illustre l'engagement des agents de terrain, qui jouent un rôle crucial dans la prévention et la sensibilisation aux points d'entrée.

L'OMS a appuyé directement cette session et accompagne l'élaboration du plan national de préparation, ainsi que la mise à disposition des supports de communication. Au total, 1 000 dépliants d'information, 1 000 affiches de sensibilisation et sept kakemonos ont été produits et diffusés au niveau des sites à forte affluence.

Des séances de travail ont par ailleurs été organisées pour renforcer la surveillance aux points d'entrée terrestres, notamment le long du corridor fluvial. Deux salles d'isolement ont été identifiées à Brazzaville, au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) et à l'Hôpital militaire. Une ambulance dédiée au transport sécurisé des cas suspects a également été mise à disposition, afin d'assurer une prise en charge rapide et sécurisée.

Le Dr Vincent Dossou Sodjinou, Représentant de l'OMS au Congo, a indiqué que « l'OMS est aux côtés du gouvernement pour renforcer les capacités, assurer la surveillance aux points d'entrée et garantir une réponse rapide en cas de détection », en précisant que « cet engagement va au-delà d'Ebola : il s'inscrit dans une approche globale de préparation aux épidémies. Cela implique le renforcement des systèmes de santé, la formation continue du personnel, la mise en place de mécanismes de coordination multisectorielle et le développement de plans de contingence robustes ». L'objectif général visé par l'Organisation étant d'appuyer les pays à anticiper les crises sanitaires, à les contenir rapidement et à protéger les populations de manière durable.

Les efforts conjoints traduisent une volonté claire de passer d'une logique de réaction à une approche proactive. En renforçant les capacités de surveillance, en structurant les mécanismes de coordination et en investissant dans la formation du personnel, les autorités sanitaires, avec l'appui de leurs partenaires, s'emploient à bâtir un système de santé résilient capable de faire face non seulement à Ebola, mais à toute menace de santé publique. La mise à disposition de matériel de sensibilisation, la mobilisation aux points d'entrée et l'implication des agents de terrain témoignent d'une stratégie intégrée, fondée sur l'anticipation, la rapidité d'intervention et la responsabilisation des acteurs à tous les niveaux. Cette dynamique de préparation, née d'une urgence, s'inscrit désormais dans une vision durable de sécurité sanitaire nationale, où chaque secteur joue un rôle essentiel.

Insistant sur la nécessité d'une mobilisation intersectorielle, le Dr Jean Claude Emeka a réaffirmé l'importance de la vigilance collective en soulignant que « chaque jour, des embarcations quittent le Kasaï pour Brazzaville. Les collègues de la police doivent être vigilants, tout comme les départements des transports, de la douane, les tradipraticiens et la société civile. Nous comptons aussi sur la qualité du suivi des contacts par nos collègues de la RDC. Cela a bien fonctionné par le passé. Il faut que cela continue ».

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Kadijah Diallo

Chargée de communication
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
Email: dialloka[at] who.int(dialloka[at]who[dot]int)

Mohamed Diawara
Chargé de communication
OMS Congo
Email : mdiawara[at] who.int(mdiawara[at]who[dot]int)
Tél. : +242 05 640 51 52
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