10/28/2025 | News release | Distributed by Public on 10/28/2025 13:06
Depuis avril 2023, une guerre fratricide oppose les forces armées soudanaises aux paramilitaires des FSR. Selon la presse, l'armée soudanaise a confirmé mardi son retrait d'El Fasher.
Jacqueline Wilma Parlevliet, responsable du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Soudan, a déclaré qu'il y avait eu un exode massif d'El Fasher vers Tawila, à environ 60 kilomètres à l'ouest de la ville, qui accueille déjà environ 650.000 déplacés.
Des nouveaux arrivants ont fait état de massacres généralisés à motivations ethnique et politique, notamment de personnes handicapées exécutées faute de pouvoir fuir, et d'autres abattues alors qu'elles tentaient de s'enfuir, a indiqué Mme Parlevliet.
Les agences humanitaires présentes à Tawila, dont le HCR, interviennent du mieux qu'elles peuvent, fournissant des services de protection, des conseils et une aide financière aux communautés touchées.
Cependant, la responsable du HCR a averti que la destruction des infrastructures au Darfour - marchés, hôpitaux, écoles et habitations - a laissé les civils sans ressources.
Par ailleurs, des informations font état de « massacres » dans la ville de Barah, située dans la région centrale du Kordofan, où les FSR ont récemment pris le contrôle et perpétré des actes de violence similaires, selon le HCR.
« Nous avons besoin de paix, d'un cessez-le-feu et de couloirs humanitaires », a dit Mme Parlevliet, soulignant que de nombreux civils restés à El Fasher ne peuvent toujours pas fuir, nombre d'entre eux étant « trop faibles » et la situation actuelle étant « trop dangereuse » pour qu'ils puissent se déplacer.
L'OIM, l'agence des Nations Unies pour les migrations, a exhorté toutes les parties au conflit soudanais à protéger les civils à El Fasher et à permettre un accès humanitaire « immédiat, sûr et sans entrave ».
« En seulement deux jours, plus de 26.000 personnes ont été contraintes de fuir la ville », a déclaré Amy Pope, Directrice de l'OIM, avertissant que « les scènes qui émergent d'El Fasher sont horribles ». Des familles marchent pendant des jours « sous un soleil de plomb… sans nourriture, sans abri, sans médicaments ».
L'OIM a indiqué qu'elle acheminait d'urgence des tentes et des kits d'abris d'urgence à Tawila, mais a averti que « les besoins augmentent plus vite que l'aide pouvant atteindre les populations ». Amy Pope a exhorté la communauté internationale à « agir maintenant pour mettre fin aux souffrances ».
Au cours des 18 derniers mois, El Fasher est devenue l'« épicentre des souffrances », avec des centaines de milliers de civils pris au piège alors que le siège imposé par les FSR devenait de plus en plus serré imposé, a souligné le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, dans un communiqué publié après l'annonce du retrait des forces armées soudanaises de la ville.
Des reportages citant des images satellite suggèrent que des atrocités de masse ont déjà été perpétrées, montrant des cadavres s'accumulant après des exécutions massives.
Le chef de l'ONU a déclaré que les civils étaient « pris au piège, affamés et terrifiés », tout en réitérant son appel à un cessez-le-feu immédiat entre les forces militaires rivales.
M. Guterres a fermement condamné les informations faisant état de violations et d'atteintes aux droits humains, « notamment des attaques aveugles et le ciblage de civils et d'infrastructures civiles, ainsi que des violences sexistes, des attaques à motivation ethnique et des mauvais traitements ».
Il a réitéré son appel à la cessation immédiate des combats et a exhorté les dirigeants des forces armées soudanaises et des FSR à collaborer avec son Envoyé personnel en vue d'un règlement négocié.