10/25/2025 | Press release | Archived content
Famille Santé |Valenciennois
25 octobre 2025
Ce nouveau lieu dédié aux victimes de violences conjugales, soutenu par le Département, ouvrira en début d'année prochaine dans le quartier de la Croix d'Anzin à Valenciennes. Explications.
En matière de violences conjugales, l'arrondissement de Valenciennes doit faire face à de tristes statistiques : en 2023, on y recensait 1847 plaintes, soit + 6% par rapport à 2022. Un nombre assez similaire à celui de la Métropole lilloise, dont la population est pourtant bien plus importante.
Des chiffres à prendre cependant avec des pincettes, car si les problématiques locales sont bien identifiées, les victimes sont de mieux en mieux informées et probablement plus nombreuses à franchir la porte du poste de police.
Le Valenciennois dispose d'un réseau solide de partenaires engagés dans la lutte contre les violences intrafamiliales, dont le Département fait partie.
Depuis 2022, ils ont lancé l'expérimentation de l'aide d'urgence aux victimes (généralisée ensuite à tout le pays via une loi), et créé un Laboratoire de lutte contre les violences conjugales. Son objectif ? Améliorer le diagnostic des ressources existantes, faciliter les échanges au sein du réseau, et innover en matière de prévention et de sensibilisation.
Parmi ses avancées, le Laboratoire a notamment travaillé sur la création d'un interlocuteur privilégié pour les victimes de violences conjugales. Le projet initial, un « Lieu d'Accueil d'Ecoute et d'Orientation (LEAO) », a finalement évolué vers un « Accueil de jour », plus souple car sans rendez-vous.
Le Département du Nord réaffirme son engagement total pour accompagner et protéger les victimes de violences intrafamiliales en soutenant l'ouverture de lieux d'accueil adaptés, et un soutien renforcé.
Anne-Sophie Boisseaux, Conseillère déléguée à la Lutte contre les violences intrafamiliales au Département du NordLe projet répond à un constat partagé par les professionnels et les victimes : beaucoup d'interlocuteurs sont disponibles sur ce territoire, mais pour une victime, cela l'oblige souvent à répéter son histoire plusieurs fois et à plusieurs endroits, ce qui peut être décourageant.
Le Laboratoire a donc souhaité créer un lieu unique où des référents pourront répondre aux situations d'urgence des victimes, mais aussi les accompagner tout au long de leur parcours. Mise à l'abris, dépôt de plainte, aide juridique, médicale et/ou psychologique, retour à l'emploi… les ressources sont multiples.
Sur place, la victime de violences conjugales, femme ou homme, sera accueillie par un travailleur social référent, même sans rendez-vous. C'est lui qui recueillera son histoire et se chargera de contacter les bons interlocuteurs pour aider la victime et ses enfants. Il l'accompagnera à chaque fois qu'elle en aura besoin.
Il y aura aussi des espaces de répit et des interlocuteurs pour les enfants qui subissent souvent des traumatismes face à ces violences. Pouvoir mieux les suivre est l'une des volontés du Laboratoire du Valenciennois pour l'avenir de ce lieu.
Et s'il n'est pas prévu d'héberger sur place les victimes, elles ne seront pas pour autant renvoyées chez elles : des associations partenaires pourront prendre le relais.
Cet accueil de jour, baptisé DEVA (Dispositif d'Ecoute des victimes et d'Accompagnement), ouvrira début 2026. Il se situera au 2 avenue Dampierre, sur la Croix d'Anzin à Valenciennes, un emplacement proche de la gare et du tram, et sera ouvert cinq jours par semaine toute la journée.
Si le SIGH est propriétaire du bâtiment, c'est l'association Prim'Toit, bien implantée localement, qui pilotera l'accueil de jour. Elle recrute actuellement trois travailleurs sociaux et un psychologue, et accueillera aussi ses partenaires pour des permanences.
Le bâtiment de 240 m2, entièrement rénové, comprendra un bel espace d'accueil, 3 bureaux pour recevoir les victimes (avec ou sans leurs enfants), un bureau pour les consultations avec le psychologue, 2 bureaux pour les permanences, une salle de formation, une cuisine, une salle de bain, et deux chambres pour s'isoler en journée si besoin.
Les professionnels y seront aussi les bienvenus pour y faire de la sensibilisation, encourager les échanges et profiter du centre de ressources.
En complément de l'accompagnement socio-professionnel et sanitaire, un accompagnement psycho-criminologique a été mis en place par les partenaires judicaires et sociaux à l'attention des auteurs de violences intrafamiliales. Le but ? Permettre la prise de conscience des mécanismes des violences et des facteurs de passage à l'acte, éviter les récidives et stabiliser l'insertion dans la société (lutte contre les addictions, recherche d'emploi…). Une Maison d'auteurs existe aussi à Valenciennes pour éloigner les conjoints violents du foyer familial.
Le laboratoire du valenciennois, crée à l'initiative des territoires (Valenciennes métropole et la Porte du Hainaut) et de leurs partenaires (Sous-préfecture, le Parquet, le Département du Nord, la Caisse d'Allocations Familiales et l'Education Nationale), bénéficie de l'expertise et du soutien du Département en matière de lutte contre les violences intrafamiliales. C'est dans ce cadre qu'il a soutenu l'accueil de jour du Valenciennois, à hauteur de 20 000 euros. Par ailleurs, le Département co-finance aussi 18 postes d'Intervenants Sociaux en Commissariat et Gendarmerie dans le Nord.
Crédits photo : Istock / Cabinet Les murs ont des plumes