08/11/2025 | Press release | Distributed by Public on 08/10/2025 23:44
Agroscope souhaite développer de nouvelles connaissances fondamentales et des modèles prédictifs dans le cadre d'un projet de collaboration internationale afin de composer des mélanges de variétés de blé particulièrement performants. Samuel Wüst informe dans un interview de ce projet.
Les mélanges de variétés vont-ils concurrencer la sélection?
La sélection reste l'un des outils les plus importants pour améliorer la production. Mais à un moment donné, il y a une limite à ce qu'une variété seule peut offrir. C'est là que les mélanges entrent en jeu. Cependant, nous en savons encore trop peu sur la manière dont ils apportent une valeur ajoutée. C'est pour cette raison que le projet «PreDiMIX - Predicting and Understanding Diversity Benefits of Variety Mixtures» a été lancé.
Quel est l'objectif principal du nouveau projet?
Nous nous concentrons notamment sur l'augmentation et la stabilité des rendements, mais aussi sur la lutte contre les maladies. D'une part, il s'agit de mieux comprendre les mécanismes à l'origine des effets positifs des mélanges et, d'autre part, de développer des modèles prédictifs afin d'en maximiser les bénéfices.
Quel est le principal avantage des mélanges de variétés?
Pour la pratique, les avantages sont souvent nombreux, par exemple une certaine protection contre les événements imprévus tels que le stress hydrique. En outre, une plus grande diversité génétique dans les champs de blé contribue à lutter contre la propagation des maladies, à réduire l'utilisation de produits phytosanitaires et donc à atteindre les objectifs de la trajectoire de réduction. Au Danemark et en France, par exemple, les mélanges de variétés de blé sont déjà largement utilisés, ce qui, selon l'expérience, permet de lutter efficacement contre les maladies.
Qu'est-ce qui rend les mélanges de variétés plus productifs que les variétés uniques?
Les mélanges de variétés sont plus productifs lorsque les variétés prises individuellement ont des exigences différentes face à l'environnement ou réagissent différemment aux facteurs de stress abiotiques ou biotiques. Un aspect important à cet égard est la forte concurrence en termes de ressources entre les plantes cultivées, une concurrence qui peut être atténuée si les variétés ont des exigences différentes. Une variété peut également compenser les pertes d'une autre variété en utilisant les ressources libérées.
Pourquoi a-t-on besoin de modèles prédictifs?
Les mélanges n'apportent pas automatiquement une valeur ajoutée. Nous entendons donc prédire, à partir des propriétés et de la génétique des variétés pures, les combinaisons de mélanges qui se démarquent et apportent des avantages évidents, ce qui favoriserait leur acceptation chez nous. De plus, le développement de mélanges de variétés pourrait faire l'objet de tests beaucoup plus ciblés sur le terrain.
Qui participe au projet?
Six groupes de recherche issus de deux pays et de quatre institutions participent à ce projet interdisciplinaire: Agroscope, l'EPFZ, l'Université de Zurich (tous en Suisse) et l'IPK de Gatersleben (Allemagne). Le projet, d'une durée de trois ans, bénéficie du soutien financier du Fonds national suisse (FNS) et de la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG).
Agroscope a compilé une chronique qui répertorie les listes des variétés depuis 1949. Ces listes comprennent toutes les variétés recommandées pour la culture dans notre pays. Depuis 1999, ces listes sont également reconnues officiellement par l'UE.