Trois manières dont l'Union Européenne et l’OIM soutient le Gouvernement de Djibouti dans la protection de l'environnement

Trois manières dont l'Union Européenne et l'OIM soutient le Gouvernement de Djibouti dans la protection de l'environnement

Djibouti, pays où désert et roche se rencontrent, recèle des paysages magnifiques. Pourtant, l'augmentation de la pollution locale a entraîné une prolifération inquiétante de déchets plastiques. Des milliers de sacs et bouteilles, poussés par le vent, finissent accrochés aux buissons épineux ou flottent à la surface de la mer.

La gestion des déchets limitée entraîne des conséquences profondes sur la vulnérabilité économique et sociale de la population djiboutienne.

D'un côté, l'accumulation de déchets accélère la dégradation de l'environnement et compromet les moyens de subsistance des communautés locales, souvent dépendantes des ressources naturelles. Cette situation fragilise leur résilience face aux chocs et augmente leur exposition au risque de déplacement.

De l'autre, la présence limitée de dispositifs adaptés pour gérer les déchets alimente des tensions sociales entre les communautés d'accueil et les migrants en transit. Ces derniers, souvent visibles avec des bouteilles d'eau en plastique - indispensables à leur survie dans des conditions climatiques extrêmes - sont perçus comme contribuant fortement à la pollution plastique du pays.

À Djibouti, la gestion des déchets n'est donc pas qu'une question environnementale, mais aussi un enjeu de cohésion sociale et de résilience. Pour y répondre, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), avec l'appui de l'Union européenne et en partenariat étroit avec les autorités locales, a mis en place plusieurs initiatives innovantes dans le pays. Voici trois manières dont l'Union européenne et l'OIM s'engagent pour soutenir le Gouvernement de Djibouti dans la protection de l'environnement.

1. De déchet à pavé : l'innovation de « La Fabrick »

En juillet 2022, grâce au financement de l'Union européenne, l'OIM a accompagné le Conseil Regional d'Obock dans la création de « La Fabrick », une usine de recyclage du plastique qui transforme la pollution en opportunité de développement local. Deux ans plus tard, « La Fabrick » a été officiellement transférée au Conseil régional d'Obock, marquant une étape clé pour la pérennisation de cette initiative désormais gérée localement.

Fatouma Mohamed, députée parlementaire, a salué cette initiative. « Ensemble, nous pouvons faire d'Obock un véritable laboratoire régional du développement durable ». Car en plus de réduire la pollution, l'usine génère des emplois et constitue une source d'inspiration pour des solutions locales et durables.

2. A Ali Sabieh, la propreté est une responsabilité partagée

A Ali Sabieh, dans le Sud, l'Union européenne et l'OIM ont appuyé les autorités locales dans le renforcement l'Agence de Voirie d'Ali Sabieh (AVAS) en fournissant de nouveaux équipements. Aujourd'hui, 26 employés et 18 comités de quartier volontaires mènent des campagnes mensuelles de nettoyage.

« À Ali Sabieh, la gestion des déchets est l'affaire de tous, » a déclaré le président du Conseil Regional d'Ali Sabieh. « Les autorités locales, policières et militaires, les élus et les membres de la communauté réunis au sein des comités de quartier. L'appui qu'on reçoit à travers l'OIM va renforcer cette dynamique et nous permettre d'avancer vers l'objectif zéro déchet ».

Ces efforts collectifs contribuent à des espaces publics plus propres, renforcent la cohésion sociale et redonnent aux habitants la fierté de leur environnement.

3. A Dikhil : construire un système durable de gestion des déchets

Dans la ville de Dikhil, croissance démographique, mêlée à l'expansion de l'urbanisation et du tissu économique génèrent une augmentation de la pollution. L'UE et l'OIM ont ainsi appuyé le Conseil régional dans ses efforts de développement de service tels que l'Agence de la Voirie de Dikhil, qui s'occupe de la collecte et du traitement des déchets.

L'OIM appuie les autorités régionales et les leaders communautaires dans un processus participatif pour définir les priorités, mobiliser les ressources et structurer un système durable de gestion des déchets.

« L'Agence de la Voirie de Dikhil est une initiative majeure pour améliorer la gestion des déchets et la propreté urbaine dans notre région », a souligné Habib Omar Ali, responsable de l'agence.

Ces trois initiatives montrent que la gestion des déchets et la préservation de l'environnement dépassent la capitale. En soutenant les autorités locales des régions, en mobilisant les communautés et en encourageant des solutions innovantes, l'Union européenne et l'OIM, à travers le programme « Soutien aux autorités djiboutiennes et aux acteurs non-étatiques dans la gestion des flux migratoires mixtes », financé dans le cadre du Mécanisme Flexible, donnent aux populations les moyens de protéger leur environnement, réduire les tensions sociales et bâtir un avenir plus durable.