09/22/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/22/2025 13:00
On trouvera, ci-après, le texte de l'allocution du Secrétaire général de l'ONU, M. António Guterres, prononcée lors de la séance « Coup de projecteur sur les objectifs de développement durable » de 2025, à New York, aujourd'hui:
Nul n'ignore la promesse que portent les objectifs de développement durable.
Celle de bâtir un monde plus juste qui soit synonyme de prospérité pour les peuples et pour la planète. Un monde qui ne laisse personne de côté.
Nul n'ignore cependant qu'à seulement cinq ans de l'échéance, le chemin à parcourir est encore long.
Un instantané du monde nous aide à comprendre pourquoi.
Les conflits sèment la destruction.
Le financement du développement se tarit.
Et la crise climatique assène coup sur coup.
Pourtant, même en cette période de turbulences, nous discernons des signes de progrès et d'espoir et entrevoyons des moments à saisir.
Un nombre record de filles sont scolarisées -et les taux d'obtention de diplômes sont en hausse pour tous les élèves.
La mortalité infantile, tout comme la mortalité maternelle, a diminué.
Les infections à VIH reculent.
92% de la population mondiale a aujourd'hui accès à l'électricité, et la région de l'Asie-Pacifique est en passe d'atteindre l'accès universel à l'énergie.
Ces progrès ne sont pas le fruit du hasard.
Ils sont le résultat de décisions délibérées.
Ces exemples, et bien d'autres, prouvent que l'investissement dans le développement est rentable.
Ils montrent également en quoi les efforts consentis par tant de personnes au sein des pouvoirs publics, de la société civile, des organisations de femmes, des mouvements de jeunes et du secteur privé font une différence concrète.
La question qui se pose à nous est la suivante: « Comment étendre et accélérer les progrès? »
La réponse réside dans les objectifs de développement durable eux-mêmes.
Les objectifs tirent leur force de leur interdépendance.
L'éducation fait progresser l'égalité des genres.
La stabilité climatique renforce la sécurité alimentaire.
La lutte contre la famine trace la voie vers la paix.
Ce point revêt toute son importance car les objectifs de développement durable se plient à la loi des rendements croissants.
Plus nous avançons dans la réalisation de chaque objectif, plus il devient facile d'en atteindre d'autres.
Et la dynamique est en marche.
La Conférence des Nations Unies sur l'océan, la Conférence sur le financement du développement et la Réunion-bilan après le Sommet sur les systèmes alimentaires, qui se sont tenues cette année à Nice, à Séville et à Addis-Abeba, ont été couronnées de succès.
Le Sommet mondial pour le développement social, qui se tiendra au Qatar, et la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui aura lieu au Brésil, sont autant d'occasions de gagner en rapidité et en ampleur.
Les objectifs de développement durable nous incitent à imaginer un monde meilleur.
Le chemin exact pour y parvenir diffère selon les contextes nationaux. Les petits États insulaires en développement, les pays en développement sans littoral et les pays les moins avancés se trouvent tous face à des problématiques et à des perspectives qui leur sont propres.
Mais certains invariants se retrouvent dans tous les pays.
Premièrement, nous devons réformer l'architecture financière mondiale.
Pour ce faire, il faut réellement alléger la dette, tripler la capacité de prêt des banques multilatérales de développement et veiller à ce que les pays en développement aient davantage d'influence sur les institutions qui régissent leur destin économique.
L'action climatique doit également occuper le devant de la scène.
Nous devons agir immédiatement pour faire en sorte que l'objectif de 1,5 °C reste atteignable et exploiter tout le potentiel de la révolution des énergies renouvelables.
Je compte que tous les pays présenteront des plans climatiques nationaux ambitieux et que les pays développés honoreront leurs engagements tant en matière de pertes et préjudices que d'adaptation.
Nous devons également nous préparer à la transformation technologique.
Les nouveaux outils numériques ont le potentiel de dynamiser le développement durable. Mais il nous faut établir des garde-fous à des fins de sécurité et d'inclusion, et trouver des financements pour combler les fractures numériques.
Dans tout ce que nous entreprenons, nous devons faire de la paix une priorité.
En 2024, les dépenses militaires mondiales étaient 13 fois supérieures à l'aide publique au développement -soit l'équivalent de l'ensemble du PIB de l'Afrique.
Autrement dit, ce n'est pas une question de ressources, mais de choix.
C'est pourquoi une bonne gouvernance est essentielle.
Les institutions justes et transparentes décrites dans l'objectif 16 sont essentielles à l'Agenda 2030. Et nous devons faire de leur renforcement une priorité.
Alors que l'Assemblée générale s'ouvre cette semaine, nous allons entendre parler d'objectifs et de pourcentages.
N'oublions jamais que derrière chaque point de pourcentage, chaque fraction, chaque décimale, il y a des vies transformées, des vies sauvées.
Il est temps d'intensifier nos efforts pour réaliser l'Agenda 2030.
Nous devons nous rassembler, renouveler notre engagement, et recentrer nos efforts.
Nous devons tenir la promesse des objectifs de développement durable.