09/15/2025 | News release | Distributed by Public on 09/16/2025 02:18
A l'ouverture de la 69e Conférence générale de l'AIEA qui se déroule cette semaine à Vienne, Rafael Mariano Grossi a souligné l'importance cruciale du soutien des Etats au régime de non-prolifération, au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à l'AIEA.
« J'exhorte les États Membres à réaffirmer leur engagement envers un système qui a été l'un des fondements les plus importants de la paix internationale, même durant les décennies les plus tendues de notre génération », a-t-il déclaré.
Il a souligné que cette réunion de l'agence onusienne intervient à un moment où les « actes de terrorisme, les conflits militaires multiples et l'érosion des normes nucléaires se produisent, tandis que l'écart entre pauvreté et prospérité se creuse ».
M. Grossi a ensuite évoqué les efforts déployés par l'AIEA pour stopper la prolifération des armes nucléaires et mettre à profit la science nucléaire, notamment pour le traitement du cancer, la sécurité alimentaire, la surveillance de la pollution plastique, la détection des maladies et l'intelligence artificielle.
Plus tôt cette année, la Syrie a accepté de coopérer avec l'AIEA, et la semaine dernière, l'agence a conclu un accord avec l'Iran pour reprendre la mise en œuvre des garanties nucléaires - des mesures techniques utilisées par l'AIEA pour garantir que les pays qui progressent dans la technologie nucléaire le font à des fins pacifiques.
« Lorsque l'AIEA confirme l'utilisation pacifique des matériaux nucléaires d'un État, la confiance dans les activités nucléaires est établie », a déclaré M. Grossi.
Par ailleurs, en Ukraine, où les centrales nucléaires sont menacées par le conflit avec la Russie, l'AIEA a déployé plus de 200 missions et est « présente sur le terrain sur tous les sites ».
Mais d'autres défis subsistent. La République populaire démocratique de Corée (RPDC) poursuit son programme d'armement nucléaire, tandis que même des pays signataires du TNP, l'accord international historique visant à abolir les armes nucléaires, envisagent de s'en procurer.
« Imaginez un instant un monde où, au lieu de quelques-uns, nous aurions 20 ou 25 pays dotés d'armes nucléaires », a-t-il averti.
Il y a trois ans, l'AIEA lançait son programme phare, « Lumières d'espoir », un « catalyseur de progrès réels et substantiels dans la prise en charge du cancer ». Grâce à cette initiative, des actions concrètes ont été menées dans 40 pays : des hôpitaux ont été construits, des appareils de radiothérapie achetés et des physiciens formés.
Par ailleurs, le programme conjoint de l'AIEA avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Atoms4Food, contribue à renforcer la sécurité alimentaire et à réduire la pression environnementale liée à l'agriculture.
« Dans un monde d'abondance, 700 millions de personnes ne devraient pas avoir à se coucher le ventre vide chaque soir », a dit M. Grossi.
Il a mis en avant d'autres initiatives de l'AIEA en faveur des populations et de la planète, notamment son initiative visant à aider de nombreux pays à lutter contre la pollution et les déchets plastiques, et une autre visant à améliorer la préparation mondiale aux maladies.
Grâce à des outils puissants comme l'intelligence artificielle, « l'avenir est trop prometteur pour passer à côté ».
L'énergie nucléaire peut alimenter les infrastructures d'intelligence artificielle, tandis que l'intelligence artificielle peut améliorer la technologie nucléaire. Afin d'explorer plus avant cette relation mutuellement bénéfique, l'AIEA organisera le tout premier symposium consacré à ce sujet en décembre prochain.
L'énergie de fusion, qui progresse grâce aux capitaux publics et privés, est une autre avancée technologique qui devrait bientôt décoller.
« Chaque défi est une opportunité », a conclu le Directeur général de l'AIEA. « La paix ne se résume pas à l'absence de conflit. C'est un effort dynamique et porteur d'espoir que je perçois dans ce que nous faisons partout dans le monde ».