01/09/2025 | News release | Distributed by Public on 01/09/2025 09:14
Les réfugiés sont rentrés de Turquie, du Liban et de Jordanie, trois pays qui accueillent un grand nombre de réfugiés syriens depuis le début du conflit en 2011.
« Ils (les réfugiés syriens) l'ont fait - et continuent de le faire quotidiennement - pleins d'espoir après des années d'exil », a écrit sur le réseau social X, Gonzalo Vargas Llosa, Représentant en Syrie du HCR.
Le dernier décompte effectué au début de l'année 2025 faisait état du retour de 115.000 Syriens dans leur pays depuis le 8 décembre. Sur ce chiffre, plus de 35.000 étaient rentrés depuis la Turquie selon les déclarations publiques faites par les autorités turques le 30 décembre. Six postes frontières sont désormais opérationnels avec une capacité combinée de traitement quotidien de 19.000 personnes.
Selon le gouvernement jordanien, 22.000 personnes sont également entrées en Syrie par la Jordanie à la même date.
Pourtant, le retour des réfugiés « s'annonce très sombre », avertit le HCR. « Ces dernières semaines, des cercles internationaux de haut niveau ont évoqué la nécessité d'un « rétablissement rapide » et d'une [reconstruction], compte tenu des changements politiques spectaculaires survenus en Syrie », a souligné M. Vargas Llosa.
Une façon de rappeler que tant qu'on ne passera pas « des paroles aux actes », pour de nombreux rapatriés, comme les enfants montrés sur cette photo sur le réseau social X, « leur nouvelle vie en Syrie se résumera malheureusement à dormir entourés de bâches en plastique ». « Cela doit changer, de toute urgence », a insisté le Représentant du HCR en Syrie.
Aux différents passages frontaliers, les équipes du HCR ont rétabli une présence pour surveiller les mouvements, fournir une assistance là où c'est nécessaire et partager des informations sur les services disponibles dans les centres communautaires soutenus par les Nations Unies.
De son côté, le nombre de personnes nouvellement déplacées en Syrie depuis le 27 novembre s'élève à 620.000 dont plus de 40 % d'entre elles résident à Idleb, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA).
« Si beaucoup des personnes déracinées en novembre et décembre 2024 sont rentrées chez elles, plus de 620.000 restent déplacées, au moment où l'hiver complique les choses dans de nombreuses régions du pays. À ce chiffre, s'ajoute plus de 7 millions de personnes qui étaient déjà déplacées », a rappelé mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU, Tom Fletcher, le Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU.
Selon l'OCHA, plus de 520.000 personnes sont rentrées chez elles depuis que le nombre de nouveaux déplacés a culminé à 1,1 million de personnes le 12 décembre, les mouvements étant principalement concentrés à Alep et à Hama.
Selon le groupe de coordination et de gestion des camps (CCCM), plus de 25.000 personnes ont quitté les camps de déplacés dans le nord-ouest de la Syrie à la date du 5 janvier. Bien que cela représente plus du double du nombre de personnes quittant les camps rapporté la semaine dernière, ce chiffre est minime par rapport à la population des camps d'Idleb et du nord d'Alep.
Dans l'ensemble du nord-ouest de la Syrie, deux millions de personnes résident dans des camps et des sites informels, a précisé mercredi M. Fletcher, qui est également le Secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires.
Dans ces conditions, les partenaires humanitaires chargés des abris adaptent leur réponse à l'évolution des besoins au nord-ouest de la Syrie. Le financement du Fonds humanitaire transfrontalier pour la Syrie (SCHF) géré par l'OCHA, initialement destiné à la construction d'abris dignes dans les camps, sera désormais réorienté vers la réhabilitation des maisons pour les mêmes bénéficiaires.
Selon l'ONU, cet ajustement vise à faciliter le retour des résidents des camps dans leur région d'origine, étant donné le nombre important de maisons endommagées dans les différents gouvernorats.
« La nécessité de réparer les abris se fait de plus en plus sentir dans les gouvernorats de Homs, Hama et Idleb, ainsi que dans ceux de Dara'a et Sweida, où l'on signale que des familles de réfugiés retournant dans leur région d'origine ont trouvé leurs maisons pillées ou partiellement endommagées », a détaillé l'OCHA.
Par ailleurs, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) élargit son appel pour la Syrie à 73,2 millions de dollars afin d'aider plus de 1,1 million de personnes à travers le pays au cours des six prochains mois, alors que le pays entame une période de transition suite à la chute du gouvernement de Bachar Al-Assad.
« L'OIM s'engage à aider le peuple syrien en ce moment historique où la nation se remet de près de 14 ans de conflit », a déclaré dans un communiqué, Amy Pope, Directrice générale de l'OIM. « L'OIM mettra à profit sa profonde expérience en matière d'aide humanitaire et de redressement pour aider les communautés vulnérables à travers le pays, alors que nous travaillons avec tous les partenaires pour aider à construire un avenir meilleur pour la Syrie. »
Depuis décembre 2024, les opérations de l'OIM à l'intérieur de la Syrie ont permis d'atteindre plus de 80.000 personnes avec des articles de secours d'hiver, 170.000 avec des services d'urgence en eau et assainissement, ainsi que 15.000 avec une assistance en espèces.