12/15/2025 | News release | Distributed by Public on 12/15/2025 13:56
« L'agence lance un appel pour que les fonds promis soient versés dès que possible en 2026, afin d'éviter toute interruption dans la fourniture d'une aide vitale - ou même dans la fourniture d'une aide qui change la vie », a déclaré le chef du HCR, Filippo Grandi, à l'ouverture du Forum mondial sur les réfugiés à Genève.
M. Grandi, qui est revenu la semaine dernière d'une visite au Soudan, s'est ainsi fait l'avocat de ces millions de réfugiés et déplacés internes dans le monde. Dans ce pays d'Afrique du nord-est, l'ampleur des destructions et la profondeur du traumatisme infligé au peuple soudanais sont « dévastatrices ».
« Cette dernière mission est un retour à la réalité qui donne à réfléchir. Il était difficile d'entendre les femmes soudanaises déplacées à Al Dabbah décrire les violences sexuelles auxquelles elles avaient échappé. Il est encore plus difficile d'expliquer que le HCR et ses partenaires ne peuvent pas leur fournir toute l'aide dont elles ont besoin en raison du manque de fonds », a-t-il fait valoir.
En ces temps de coupes budgétaires et de déficit de financement, le chemin vers la protection sera « long, étroit et difficile », avec « inévitablement d'autres revers en cours de route ». « Nous l'avons toujours su, tout comme nous avons toujours su que la compassion et la solidarité seraient rejetées et ridiculisées », a déploré M. Grandi.
Plus largement, le Haut-Commissaire aux réfugiés a fait le point sur les progrès réalisés dans le cadre du Pacte mondial des réfugiés.
Depuis 2019, plus de 3.400 promesses ont été lancées dans le cadre du Pacte mondial. Deux tiers d'entre elles ont été menées ou ont démarré et plus de 2,6 milliards de dollars ont déjà été versés grâce à des promesses financières tenues, dont beaucoup correspondent aux promesses des pays d'accueil d'adopter des politiques plus inclusives.
Dix pays ont adopté de nouvelles lois sociales permettant aux réfugiés de travailler, ce qui profite à plus d'un demi-million de réfugiés et de membres des communautés d'accueil.
Au Mexique, par exemple, plus de 160.000 réfugiés ont rejoint le marché du travail officiel, générant des recettes fiscales et renforçant les économies locales.
Dix pays ont également renforcé leurs systèmes d'asile, dont le Tchad, qui a adopté sa toute première loi sur l'asile.
« Ces efforts ont permis des progrès dans les domaines de l'éducation, de l'emploi, de la protection des réfugiés, de l'action climatique et de l'amélioration de l'accès et de la qualité des services pour les réfugiés et leurs hôtes ».
Toutefois, le partage des responsabilités reste inégal : les pays qui ne détiennent que 27 % de la richesse mondiale accueillent 80 % des réfugiés dans le monde, tandis que les pays à faible revenu supportent une charge disproportionnée.
Voilà pourquoi, le HCR estime que l'avenir des réponses aux déplacements forcés réside dans le renforcement de la capacité des systèmes nationaux à inclure les réfugiés, et non dans la mise en place de systèmes parallèles.
« Cela permettra non seulement de garantir des réponses plus durables, mais aussi d'atténuer l'impact des chocs financiers futurs en réduisant la dépendance à l'aide étrangère », a conclu M. Grandi.