Le Canada met la main à la pâte pour la gestion responsable de l’IA à l’occasion du Sommet international sur les normes relatives à l’IA 2025

L'IA évolue plus rapidement que son cadre réglementaire. La concertation mondiale est essentielle pour préserver l'innovation, le commerce et la confiance du public.

Face à l'urgence de la situation, 250 chefs de file de 64 pays se sont rassemblés à Séoul pour le Sommet international sur les normes relatives à l'IA 2025, qui visait à accélérer la collaboration en matière de gestion responsable de l'intelligence artificielle (IA).

Le Canada y était représenté par un mélange de personnalités politiques, d'expertes et experts techniques et de visionnaires fins prêts à contribuer à la conversation mondiale sur la gouvernance de l'IA. Le Sommet a marqué le lancement de la déclaration de Séoul sur l'intelligence artificielle, dans laquelle l'Organisation internationale de normalisation (ISO), la Commission électrotechnique internationale (IEC) et l'Union internationale des télécommunications (UIT) s'engagent à promouvoir une utilisation de l'IA qui favorise le bien-être de tout le monde ainsi qu'un avenir numérique ouvert, inclusif, durable, équitable et sûr.

La déclaration de Séoul souligne l'importance des normes internationales et des évaluations de la conformité pour renforcer la confiance dans les systèmes d'IA. Ces normes accélèrent la coopération mondiale, favorisent l'interopérabilité essentielle à l'harmonisation réglementaire et réduisent les iniquités numériques pour que le plus grand nombre puisse profiter des retombées de l'IA.

La délégation du Canada comprenait Alexandra Dostal d'Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE); Shawn Paulsen du Comité national du Canada de l'IEC; Jutta Treviranus de l'Inclusive Design Research Centre de l'Université de l'EADO; Halak Shrivastava de Cohere; Lyse Langlois, directrice générale de l'Obvia; Tania Saba, professeure à l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal; Chantal Guay, directrice générale du Conseil canadien des normes (CCN); et Anneke

Olvera du CCN. Ensemble, ils ont fait valoir des perspectives de chez nous sur le besoin pressant de collaboration entre le secteur privé, les gouvernements, le milieu universitaire et la société civile.

De gauche à droite : Anneke Olvera, directrice, Programmes, CCN; Lyse Langlois, directrice générale, Obvia; Chantal Guay, directrice générale, CCN; Shawn Paulsen, président, Comité national du Canada de l'IEC; Jutta Treviranus, directrice et professeure, Inclusive Design Research Centre, Université de l'EADO; Tania Saba, professeure, École de relations industrielles de l'Université de Montréal.

Leur participation démontre la volonté du Canada de s'impliquer dans la normalisation internationale de l'IA en soutien aux valeurs nationales d'innovation responsable pour améliorer les résultats économiques et sociaux ici et à l'international.

Importance du Sommet

L'IA bouleverse le secteur privé, la fonction publique et les économies. Alors que les gouvernements tentent d'élaborer des cadres de gouvernance dans un contexte mondial de plus en plus complexe, les exigences réglementaires divergentes risquent de ralentir les entreprises et l'innovation, en plus de créer de l'incertitude pour la population.

Les discussions du Sommet ont fait briller les normes internationales comme outils pratiques pour éviter ces écueils. En effet, les normes :

• atténuent les écarts entre les approches réglementaires;
• favorisent le développement sûr et responsable de l'IA;
• cultivent l'interopérabilité d'un pays à l'autre;
• renforcent la confiance du public dans les systèmes d'IA;
• réduisent les coûts et les obstacles au commerce pour les organisations qui adoptent l'IA.
  

Les normes forment ainsi une fondation commune cruciale pour assurer des retombées positives dans les collectivités et les économies du monde entier.

Photo: Halak Shrivastava de Cohere parlant des mécanismes sociotechniques de gouvernance de l'IA, plus particulièrement des normes en tant que contrat social et de l'importance d'une participation interdisciplinaire inclusive pour assurer l'impartialité et l'équité dans les secteurs les plus touchés.

Rôle et contribution du Canada

La délégation du Canada a pris part à des discussions stratégiques sur :

• l'élaboration de normes internationales pensées pour évoluer avec l'IA;
• le renforcement de la collaboration entre les secteurs public et privé dans la gouvernance de l'IA;
• les façons d'améliorer la sécurité, la responsabilisation et la durabilité sur tout le cycle de vie de l'IA;
• l'expansion de la coopération internationale pour réduire la fragmentation.

Les interventions du Canada ont démontré sa résolution à contribuer à l'élaboration des cadres internationaux pour assurer une gouvernance responsable de l'IA, dans le respect de ses valeurs et priorités nationales.

Photo: Pendant la séance « Global Perspectives on AI - Where Next? », Alexandra Dostal a fait valoir l'engagement du Canada à œuvrer pour une IA fiable, interopérable et centrée sur l'être humain ainsi que l'utilité des normes internationales pour renforcer la sécurité, la responsabilisation et l'harmonisation réglementaire.

Grands thèmes abordés

Les échanges pendant les 2 jours du Sommet ont tourné autour de plusieurs thèmes :

Le caractère impératif de l'harmonisation mondiale

Les personnes présentes ont souligné le besoin urgent de concertation internationale pour assurer le fonctionnement sécuritaire et équivalent des systèmes d'IA dans tous les pays.

Les normes internationales comme outils pratiques de fiabilité et d'adaptabilité

Les normes servent de plus en plus de pont entre les différents cadres réglementaires; elles définissent des exigences claires et applicables qui favorisent l'innovation tout en protégeant la population.

Les partenariats public-privé au cœur du progrès

La collaboration entre les gouvernements, le secteur privé, le milieu universitaire et la société civile est essentielle pour bâtir une gouvernance de l'IA à la fois efficace et tournée vers l'avenir..

Les droits de la personne dans la gouvernance de l'IA

L'un des sujets qui se sont le plus imposés au Sommet était la nécessité de veiller au respect des droits de la personne dans la conception et le déploiement de l'IA. Il a été maintes fois souligné que les normes internationales pourraient agir comme un guide pratique en matière d'équité, de transparence et de respect des droits fondamentaux tout au long du cycle de vie de ces technologies.

L'urgence d'agir

Les figures de proue présentes ont insisté sur l'importance de transposer les principes dans la réalité pour veiller à ce que les systèmes d'IA qui sont déployés en ce moment même se conforment aux attentes mondiales en matière de sécurité, de transparence et d'équité.

Photo: Jutta Treviranus, directrice et professeure de l'Inclusive Design Research Centre à l'Université de l'EADO, a animé un panel au Sommet international [sur les normes relatives à l'IA] à Séoul, en Corée. Elle a encadré une discussion sur les approches inclusives et centrées sur l'être humain ainsi que sur le rôle des normes internationales pour favoriser ces approches.

Suite des choses

Nous continuerons de travailler étroitement avec nos partenaires internationaux, les organismes de normalisation et les autres parties prenantes au pays pour stimuler l'élaboration de normes et participer aux efforts d'harmonisation mondiaux. Grâce aux apprentissages tirés du Sommet, nous serons plus à même d'accompagner le Canada dans la démarche de normalisation internationale de l'IA ainsi que d'orienter adéquatement les prochaines initiatives du CCN concernant cette technologie.