UNOG - United Nations Office at Geneva

11/07/2025 | News release | Distributed by Public on 11/07/2025 10:33

Le combat continue pour la dignité, l’éducation et la sexualité des jeunes filles dans le monde

La dignité des jeunes filles et leur santé sexuelle ont été au coeur de la journée internationale de la fille le 11 octobre dernier, durant laquelle l'ONU a organisé une discussion dirigée par la Présidente de l'Assemblée générale, Annalena Baerbock, des jeunes défenseuses de droits, des États membres ainsi que des agences de l'ONU. Cécile Mazzacurati, conseillère genre au Fonds des Nations Unies pour les populations (UNFPA), était sur place.

L'UNFPA est l'agence de l'ONU chargée de la santé reproductive et sexuelle à travers le monde.

Au micro d'ONU Info, Mme Mazzacurati explique en quoi ces thèmes sont primordiaux pour favoriser l'égalité des genres à travers le monde, notamment dans les domaines de l'éducation, de la famille et de la dignité personnelle.

Présente sur tous les continents, l'agence a pour priorité « l'éducation complète à la sexualité », qui concerne « des enfants, des adolescents, et des jeunes sur tout ce qui est lié à leur corps, à leur autonomie corporelle, à leur sexualité » selon Mme Mazzacurati.

L'éducation sexuelle comme socle de l'égalité

Les actions de l'UNFPA, autant sur le plan légal que social, avec les communautés sur place, résonnent particulièrement avec l'enjeu de l'égalité des genres, car il s'agit ni plus ni moins que de s'approprier, ou de se réaproprier son corps, souvent en tant que fille ou jeune femme.

À titre d'exemple, le programme Empower, financé par le Canada et implémenté par l'UNFPA, a permis à des jeunes du Bénin, du Ghana, du Malawi, de l'Argentine et d'autres États, de bénéficier de formations pour grandir « en pleine maîtrise et connaissance de leur corps, de leurs envies, dans des relations saines et respectueuses », selon la Conseillère de l'UNFPA.

La promotion de l'éducation sexuelle, souvent taboue ou mal communiquée, va bien au-delà des enjeux de santé reproductive. Elle constitue le tronc d'où partent les multiples branches de la vie sociale, intime et économique d'une jeune femme.

Parler à une fille ou à une adolescente du droit de disposer de son corps, de ses menstruations, du consentement ou de la grossesse, va améliorer sa vie et son égalité face aux garçons, notamment son rapport à l'école, ses enjeux familiaux, ou encore sa dignité, notamment en situation de précarité ou de conflits.

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Le cycle vertueux de l'éducation

L'école est l'une des priorités de l'UNFPA pour atteindre l'égalité des genres à travers le globe, au vu des 129 millions de filles qui ne sont pas scolarisées à ce jour. L'enjeu est fortement liée à la santé sexuelle des jeunes filles, qui, à cause de leurs menstruations, d'un mariage précoce ou d'une grossesse prématurée avant 18 ans, peuvent connaître plus de difficultés pour aller à l'école.

« Ces jeunes filles, quand elles sont mariées aussi jeunes, ne vont plus à l'école parce qu'on les considère déjà comme des femmes et très vite, elles vont tomber enceinte » note Cécile Mazzacurati.

« Dans certains pays, c'est même une loi », ajoute-t-elle.

Alors qu'une fille sur cinq dans le monde est mariée avant d'avoir 18 ans, voire dans certaines régions du monde comme le Sahel, une fille sur trois, Mme Mazzacurati explique que l'une des stratégies de l'UNFPA, menées conjointement avec l'UNICEF, est de permettre aux filles d'aller à l'école plus longtemps : « Parce qu'une fille éduquée, c'est une fille qui aura des enfants beaucoup plus tard, ses enfants seront eux mêmes mieux éduqués, seront en meilleure santé et toute sa famille aura un meilleur statut économique ».

La dignité en temps de conflits

Alors que le monde n'a jamais autant connu de conflits depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est d'autant plus indispensable de soutenir les jeunes filles déplacées ou réfugiées, qui connaissent des difficultés particulières liées à leur genre.

« Si on est une jeune fille dans un camp de réfugiés et qu'on a ses premières règles, on a besoin de serviettes menstruelles, mais peut-être qu'il n'y en a pas. On a besoin d'avoir accès à des toilettes où on peut fermer la porte, mais peut-être qu'il n'y en a pas. Peut être qu'il n'y a même pas d'eau courante. C'est des choses comme ça, toutes simples, qui peuvent devenir extrêmement compliquées », dépeint Mme Mazzacurati. Et c'est sans compter les séparations familiales, l'arrêt de l'éducation et la recrudescence des mariages arrangés dû à la précarité.

C'est pour toutes ces raisons que l'UNFPA agit de différentes façons dans des camps de réfugiés, avec par exemple des « kits de dignité » dotés de produits hygiéniques, des « safe places » pour échanger, des programmes éducatifs à distance ou encore des toilettes éclairées et séparées, spécifiquement dédiées aux femmes.

« Résiste »

Cécile Mazzacurati conclut que malgré les contre courants actuels sur l'égalité des genres et les droits des femmes, il faut résister.

Elle déclare : « Tout ça, c'est des questions très importantes qui parfois sont vues comme secondaires, parce que ça touche aussi à des sujets dont on aime moins parler. Et il faut vraiment continuer à avancer et à nous battre pour nous, pour nos sœurs, pour nos amies et pour toutes les filles dans tous les pays du monde ».

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