07/11/2025 | Press release | Distributed by Public on 07/11/2025 02:12
Le Conseil de l'OMD a approuvé un nouveau paradigme du renforcement des capacités qui vise à mettre en place une nouvelle manière de planifier, de fournir et d'évaluer les activités de renforcement des capacités et de soutien à la mise en œuvre. À cette occasion, plusieurs experts ont été invités à débattre de la façon de faire en sorte que le soutien de l'OMD conduise à des améliorations durables, voire à une transformation. Les échanges ont montré combien il était important d'assurer une évaluation solide des besoins et de disposer de mécanismes d'évaluation renforcés pour déterminer si les activités menées produisent les résultats et l'impact escomptés.
Nouveau paradigme du renforcement des capacités
Cela fait deux ans que l'OMD analyse sa stratégie de renforcement des capacités et les processus sur lesquels elle se fonde pour recenser les besoins et répondre aux demandes d'assistance des Membres, assurer les financements, accréditer et affecter les experts et évaluer l'impact de ses activités. L'objectif, par cette analyse, est de s'assurer que les stratégies et les processus s'inscrivent bien dans la logique des efforts que l'Organisation déploie de manière plus générale pour utiliser au mieux ses ressources et mener ses activités aussi efficacement que possible.
Cet exercice a abouti à l'élaboration d'un « Paradigme du renforcement des capacités de l'OMD », au cœur duquel réside un appel à la responsabilité partagée de toutes les parties prenantes - l'OMD, les Membres bénéficiaires, les structures régionales et les experts techniques - pour s'assurer que les interventions de renforcement des capacités sont pertinentes, fondées sur des données factuelles, menées en temps utile, mesurables et efficaces.
Un processus rigoureux de détermination et d'analyse des besoins et de définition des priorités
Tous les participants au débat ont souligné que les initiatives de renforcement des capacités devaient être adaptées aux besoins et aux priorités des Membres. L'évaluation initiale, qui permet de faire le point sur la situation d'un Membre avant le début d'une mission de renforcement des capacités, est essentielle à la réussite des initiatives futures, tout comme la clarté et la qualité des demandes d'assistance technique.
Les intervenants ont rappelé que les Membres de l'OMD avaient à leur disposition des outils d'autoévaluation ou des modèles de maturité pour déterminer où ils en étaient par rapport à l'adoption des normes et des pratiques recommandées de l'OMD, et aussi pour contrôler l'exécution du dédouanement. Plus récemment, les Membres avaient été invités à participer au Mécanisme de mesure de la performance (MMP) de l'OMD en présentant, sur la plateforme en ligne dédiée à ce mécanisme, des données sur certains indicateurs clés de performance (ICP).
« Nous ne pouvons plus nous contenter de réagir aux besoins, mais devons travailler sur la base d'un cadre de diagnostic élaboré par toutes les parties prenantes. Ce cadre doit tenir compte des réalités nationales et régionales et reposer sur les outils d'évaluation de l'OMD, parmi lesquels le MMP ou le Cadre de diagnostic en matière de renforcement des capacités », a déclaré Mme Velma Ricketts Walker, commissaire exécutive de l'Agence des douanes de la Jamaïque (JCA).
M. Mupishi K. Miti, chef de projet à l'Autorité fiscale zambienne (ZRA), a expliqué que son administration avait révisé son plan stratégique et son système de mesure de la performance. Pour définir ses ICP, la ZRA a demandé conseil à l'OMD et s'est conformée au MMP de l'Organisation. « Utiliser le MMP permet de repérer les lacunes dans la performance et les aspects qu'il faut encore améliorer. Cela aide aussi à adapter les interventions de renforcement des capacités aux besoins précis, pour une assistance plus efficace et plus ciblée », a déclaré M. Miti.
Tirer parti de l'apprentissage mixte et du soutien à la mise en œuvre hybride
Les intervenants se sont également penchés sur les méthodes et les modalités à suivre pour la formation et le soutien technique.
M. Miti a expliqué que la combinaison de l'apprentissage en ligne, de l'apprentissage à distance et de l'apprentissage en présentiel s'était révélée efficace. L'apprentissage en ligne est un gage de souplesse et de personnalisation : il permet aux agents d'adapter la formation à leurs besoins et de l'insérer au meilleur moment dans leur emploi du temps chargé. « Tout le monde est gagnant. Le personnel peut apprendre à sa convenance », a-t-il déclaré. Quant à l'apprentissage à distance, il a permis à la ZRA de toucher un public plus large, en s'affranchissant des contraintes géographiques. « En outre, nous avons sensiblement réduit les coûts », a-t-il ajouté.
Mme Megan Shaw, responsable de la collaboration internationale concernant les douanes et les frontières au Département des recettes et douanes de Sa Majesté du Royaume-Uni (HMRC), a souligné la nécessité de tenir compte des pressions budgétaires et a expliqué que le soutien au renforcement des capacités était surveillé de plus près et qu'il fallait aujourd'hui en faire plus avec moins. « J'invite les pays à réfléchir à ce qu'ils peuvent raisonnablement faire avec les ressources dont ils disposent », a-t-elle déclaré.
L'évaluation de l'impact : boussole et catalyseur
Les participants ont également exprimé leurs points de vue sur l'évaluation de l'impact.
« La clé est de veiller à ce que chacun soit davantage axé sur les résultats dans son travail et de recueillir des données tout au long du processus, et non pas seulement à la fin », a dit Mme Shaw. Elle a expliqué que le HRMC avait mis en place des mécanismes d'établissement de rapports avec les pays dans lesquels il intervenait en qualité de donateur, mais qu'il s'intéressait non seulement aux chiffres, mais aussi aux histoires qui se cachaient derrière la mise en œuvre des différentes mesures.
« Nous ne voulons pas seulement savoir combien d'entreprises sont devenues des opérateurs économiques agréés : nous voulons aussi comprendre quelle différence cela a fait pour l'entreprise concernée, s'agissant de son efficacité dans les flux commerciaux. Les outils de suivi peuvent aussi servir à raconter l'histoire qui se cache derrière les chiffres ».
Mme Velma Ricketts Walker a abondé dans ce sens. Voici ce qu'elle a dit : « pour mieux mesurer l'impact, nous ne devons plus suivre que ce nous faisons, mais plutôt comprendre ce qui change grâce à notre action. Nous ne devons plus nous intéresser à l'achèvement d'une activité, mais plutôt à la transformation institutionnelle qui en découle ». Elle a également souligné qu'il fallait utiliser des tableaux de bord et des outils d'analyse qui extraient des données des systèmes opérationnels, pour avoir une vision en temps réel.
Relever les défis
S'il est essentiel de fournir des données pour le suivi de la mise en œuvre des pratiques améliorées à la suite d'interventions de renforcement des capacités, les intervenants s'accordent à dire que cela n'a rien de facile. En raison de la fragmentation des écosystèmes de données, les évaluations d'impact post-intervention demandent beaucoup de travail. Par ailleurs, il se peut que les intervenants en aient assez de devoir transmettre des rapports, surtout dans un contexte de rareté des ressources, et qu'ils n'y voient qu'une obligation et non une possibilité d'apprentissage.
Velma Ricketts Walker a évoqué plusieurs solutions face à ces difficultés. Elle a proposé que l'OMD fournisse aux Membres des formulaires de retour d'information numériques standardisés et automatisés, intégrés dans le MMP. Elle a aussi conseillé que l'on utilise des modèles de rapports à plusieurs niveaux, qui permettent à la fois des instantanés généraux pour les petites interventions et des évaluations approfondies pour les interventions stratégiques.
« Nous devrions en outre glorifier la transparence, c'est-à-dire créer un environnement dans lequel celles et ceux qui appellent l'attention sur des lacunes ou des revers sont soutenus et non stigmatisés » a-t-elle dit pour conclure.
Le débat était animé par Mme Sigfríður Gunnlaugsdóttir, responsable des affaires internationales à l'administration fiscale et douanière d'Islande. Y ont participé :