09/10/2025 | News release | Distributed by Public on 09/10/2025 09:36
Près de 188 millions d'enfants âgés de 5 à 19 ans, soit un sur dix dans le monde, sont concernés par ce trouble, qui les expose à des maladies chroniques comme le diabète de type 2, les pathologies cardiovasculaires ou certains cancers. « Lorsque nous parlons de malnutrition, nous ne parlons plus seulement des enfants souffrant d'insuffisance pondérale », a constaté Catherine Russell, la directrice générale de l'UNICEF.
La forte croissance de l'obésité infantile au cours des deux dernières décennies a des répercussions graves sur leur santé et leur développement. « Les aliments ultra-transformés remplacent de plus en plus les fruits, les légumes et les protéines, à un moment où la nutrition joue un rôle essentiel dans la croissance, le développement cognitif et la santé mentale des enfants », a averti Mme Russell.
Ces nouvelles tendances sont issues d'un rapport publié mercredi par l'agence de l'ONU pour l'enfance, qui s'appuie sur les données de plus de 190 pays.
Depuis 2000, la proportion d'enfants et d'adolescents souffrant d'insuffisance pondérale s'est réduite, passant de 13 à 9,2 %. Dans le même temps, l'obésité a triplé, de 3 % à 9,4 %. Partout dans le monde - sauf en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud - les taux d'obésité dépassent désormais ceux de l'insuffisance pondérale.
Dans les îles du Pacifique, la transition alimentaire est brutale : les régimes traditionnels cèdent la place à des produits importés, riches en calories mais pauvres en nutriments. Les pays riches ne sont pas épargnés : 27 % des enfants au Chili, 21 % aux États-Unis et aux Émirats arabes unis sont concernés.
Au total, un enfant ou adolescent sur cinq est en surpoids - soit 391 millions - dont près de la moitié sont obèses. Une tendance lourde, au sens propre comme au figuré, qui prépare un fardeau sanitaire pour les décennies à venir.
L'UNICEF met en cause l'omniprésence des aliments ultra-transformés et de la restauration rapide, promus par un marketing agressif. Boissons sucrées, snacks et fast-foods envahissent les écrans et façonnent les appétits.
Dans une enquête menée auprès de 64.000 jeunes dans 170 pays, 75 % affirment avoir vu de telles publicités au cours de la semaine précédente, et 60 % reconnaissent qu'elles leur donnent envie de consommer ces produits. Même en zones de guerre, 68 % des adolescents déclarent être exposés à ces messages.
À cette dérive nutritionnelle s'ajoute une facture économique vertigineuse : d'ici 2035, le coût mondial du surpoids et de l'obésité pourrait dépasser 4.000 milliards de dollars par an. Au Pérou, ces problèmes de santé risquent d'engloutir plus de 210 milliards à l'échelle d'une génération.
Certains gouvernements commencent à réagir. Le Mexique, où 40 % des calories quotidiennes des enfants proviennent de produits transformés, a interdit la vente de ces aliments dans les écoles publiques, touchant plus de 34 millions d'élèves.
L'UNICEF appelle à multiplier ces initiatives : étiquetage obligatoire, restrictions de publicité, taxes sur les produits malsains, interdiction de la malbouffe dans les écoles, renforcement de la protection sociale et mise à l'abri des politiques publiques face aux pressions de l'industrie.
« Dans de nombreux pays, nous constatons le double fardeau de la malnutrition, à savoir l'existence du retard de croissance et de l'obésité. Cela nécessite des interventions ciblées », a insisté Catherine Russell. Et de conclure : « Chaque enfant doit avoir accès à une alimentation nutritive et abordable. Nous avons besoin de toute urgence de politiques qui aident les parents et les personnes qui s'occupent des enfants à accéder à des aliments nutritifs et sains pour leurs enfants ».