11/06/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/06/2024 05:22
« Trump est un maître de la tromperie et du mensonge. Mais c'est aussi le parti démocrate lui-même qui a provoqué cette défaite en repoussant la classe travailleuse et les jeunes. » Peter Mertens, secrétaire général du PTB, réagit aux résultats des élections présidentielles américaines.
Mercredi 6 novembre 2024
De Peter Mertens
Donald Trump redevient président des États-Unis. Avec lui arrive un réseau de milliardaires de droite au pouvoir, dont l'homme le plus riche de la planète, Elon Musk, qui ont fait peser tout le poids de leur influence, de leurs médias et de leur argent pour faire réélire Trump. En retour, Trump leur promet un État autoritaire dans lequel les syndicats sont affaiblis, la réglementation sociale et les lois environnementales sont progressivement supprimées et les réductions d'impôts pour les très riches sont financées par des coupes sombres dans les dépenses sociales.
L'élection de Trump est appel pour que l'Europe se déscotche au plus vite de la politique des USA et développe sa propre voie.
Les effets d'une présidence Trump 2.0 se feront également sentir en Europe. La taxe à l'importation prévue par Trump sur les produits européens et chinois menace de déclencher une vague d'inflation qui touchera durement l'industrie européenne. Trump souhaite également que l'Europe supporte l'intégralité du fardeau financier de la guerre en Ukraine, afin de laisser les États-Unis avoir les mains libres pour intensifier leur escalade militaire autour de la Chine.
De son côté, la frange la plus extrémiste du gouvernement israélien voit en Trump un allié pour réaliser tous ses plans de conquête, y compris jusqu'à une guerre contre l'Iran. L'élection de Trump est appel pour que l'Europe se déscotche au plus vite de la politique des USA et développe sa propre voie. En dialogue avec toutes les parties du monde et loin des logiques de blocs.
Trump est un maître de la tromperie et du mensonge. Mais c'est aussi le parti démocrate lui-même qui a provoqué cette défaite en repoussant la classe travailleuse et les jeunes.
Trump est un maître de la tromperie et du mensonge. Il se présente comme le défenseur des Américains ordinaires, mais il est un milliardaire qui vole au peuple pour donner aux riches. Il prétend vouloir assurer la paix, mais prépare la guerre contre l'Iran et risque de provoquer une guerre mondiale contre la Chine. Il diffuse des fake news sur le fait que ses adversaires tenteraient de voler l'élection, alors que lui-même se vante de gouverner comme un dictateur.
Mais c'est aussi le parti démocrate lui-même qui a provoqué cette défaite en repoussant la classe travailleuse et les jeunes. Biden et Harris n'ont pas tenu leurs promesses de justice économique et de progrès social. Les salaires ont stagné alors que les prix ont augmenté. Des millions d'Américains n'ont toujours pas les moyens de se payer des soins de santé. Les sondages de sortie des urnes indiquent que ceux qui luttent aujourd'hui pour joindre les deux bouts ont voté massivement pour Trump. Et, au mépris d'un mouvement historique de jeunes pour la Palestine, les démocrates continuent à soutenir inconditionnellement Netanyahu. Leur double discours et leurs positions internationales a dégoûté une partie de la jeunesse. On gagne pas contre l'extrême-droite avec une telle politique néolibérale et pro-impérialiste, c'est une des leçons de ces élections.
La résistance sociale aux États-Unis peut heureusement s'appuyer sur la forte dynamique de ces dernières années.
Nous apportons notre soutien et notre solidarité au peuple américain, qui sera confronté à un régime oligarchique agressif et autoritaire au cours des quatre prochaines années. La résistance sociale aux États-Unis peut heureusement s'appuyer sur la forte dynamique de ces dernières années. Pensons à la victoire du syndicat automobile UAW, aux mouvements dans les ports, au renouveau du syndicalisme chez Amazon, Starbucks et de nombreuses autres entreprises. Ou encore à la courageuse « Génération Palestine », qui n'a jamais plié sous la pression de la répression ou du chantage.
Comme il y a huit ans, les mots du légendaire leader syndical américain Joe Hill résonnent déjà : « Ne vous lamentez pas, organisez-vous ! »