Déclaration : Les femmes rurales préservent la nature pour notre avenir collectif

Déclaration

11 octobre 2024

Members of SCOCCOMAD, Cameroon, pose for a group photo near a section of their cassava crop in December 2018. Photo: UN Women/Ryan Brown.

Il y a beaucoup à protéger et à restaurer. Le changement climatique, la perte de biodiversité et la dégradation des terres affectent gravement les droits, la résilience et les ressources des femmes et des filles rurales. Selon les dernières recherches d'ONU Femmes, le pire scénario climatique pourrait, d'ici 2050, pousser jusqu'à 158 millions de femmes et de filles supplémentaires dans la pauvreté et 236 millions dans l'insécurité alimentaire. Les écosystèmes, les ressources naturelles et les moyens de subsistance sont épuisés, et la capacité des femmes rurales à sécuriser des ressources de manière sûre, comme des aliments sains, de l'énergie propre et de l'eau, s'est réduite. En 2022, près de 45,6 % de la population rurale mondiale n'avait toujours pas accès à des combustibles et technologies de cuisson propres, et 1,8 milliard de personnes dans le monde dépendent encore de sources d'eau potable situées à l'extérieur de leur domicile. Dans sept foyers sur dix, ce sont principalement les femmes et les filles qui sont responsables de la collecte de bois pour le chauffage et la cuisson, ainsi que de l'eau.

Il est temps de promouvoir les moyens de subsistance, le leadership, les droits et la résilience des femmes rurales, comme indiqué dans la Déclaration et le Programme d'action de Beijing, à l'approche de son 30e anniversaire l'année prochaine. Dans cette optique, nous devons augmenter les investissements, en particulier dans les zones rurales, notamment pour l'accès à l'électricité et aux systèmes d'eau potable. Ces infrastructures sont essentielles pour alléger la charge de travail domestique et de soin non rémunérée des femmes et des filles, et pour soutenir leur rôle central de construction de communautés et de restauration des écosystèmes.

Il est tout aussi urgent que nous éliminions les lois et pratiques discriminatoires qui entravent les droits des femmes rurales à la terre et aux ressources naturelles, comme l'exige la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Bien que les femmes rurales nourrissent la vie sur la planète, leur accès et contrôle sur les terres qu'elles cultivent restent limité ou leur est refusé, tandis qu'elles ne gagnent que 82 centimes pour chaque dollar gagné par les hommes dans la production agricole. Ces inégalités sont aggravées par l'accès limité des femmes aux infrastructures, aux services et à la protection sociale, ce qui freine leur capacité à se remettre des chocs environnementaux.

Répliquons dans toutes les régions du monde les engagements de haut niveau tels que la Décennie interaméricaine pour les droits de toutes les femmes, adolescentes et filles en milieu rural des Amériques et la mobilisation des femmes rurales africaines dans le cadre de l'Initiative Kilimandjaro, afin de garantir qu'aucune femme rurale ne soit laissée pour compte.

Alors que nous nous dirigeons vers les trois conférences des Conventions de Rio cette année, unissons-nous pour promouvoir les droits des femmes rurales, amplifier leurs voix et prendre des mesures concrètes pour soutenir leur rôle indispensable dans la construction d'un monde plus équitable, juste et durable pour toutes les personnes et la planète.