UNHCR - Office of the United Nations High Commissioner for Refugees

04/29/2025 | Press release | Distributed by Public on 04/29/2025 01:15

Les progrès réalisés en matière de santé des réfugiés en 2024 sont menacés par des coupes budgétaires

GENÈVE - Les avancées importantes réalisées en matière de prévention des décès et d'amélioration de l'accès aux services de santé pour les réfugiés sont mises en péril par l'incertitude qui règne actuellement en matière de financement humanitaire, met en garde le HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

Le rapport annuel 2024 du HCR sur la santé publique dans le monde, publié au début de cette Semaine mondiale de la vaccination, présente un aperçu de son action en matière de santé publique dans 63 pays, en mettant en évidence les réalisations, les défis et les priorités pour 2025. Le rapport rend compte des progrès réalisés dans le cadre de la Stratégie mondiale du HCR en matière de santé publique, lancée en 2021 et dont la mise en œuvre s'achèvera à la fin de cette année, qui met l'accent sur l'intégration durable des réfugiés dans des systèmes de santé nationaux renforcés et dans le cadre de partenariats.

En 2024, le HCR a permis à plus de 15,4 millions de personnes de bénéficier de consultations médicales dans le cadre de ses opérations, dont 8,7 millions dans les 22 pays utilisant le Système intégré d'information sur la santé des réfugiés (iRHIS) du HCR. Il convient de noter que 17 % des consultations ont été dispensées auprès des communautés d'accueil. Le taux d'accouchements assistés par du personnel qualifié est resté élevé, à 93 %, avec 138 000 accouchements et 735 000 consultations prénatales pris en charge. Cependant, même avant les importantes coupes budgétaires actuellement mises en œuvre, le manque de financement avait entraîné une baisse de 7 % des consultations et de 12 % des accouchements assistés.

« Des progrès considérables ont été accomplis pour garantir l'accès aux services de santé aux réfugiés et aux communautés d'accueil », a fait savoir le Dr Allen Maina, chef du service Santé publique du HCR. « Cependant, la situation reste très préoccupante. La réduction des financements a entraîné une diminution du nombre de consultations et une limitation des ressources disponibles pour les urgences. Les systèmes nationaux ont été confrontés à des difficultés financières et les phénomènes météorologiques extrêmes ont aggravé les épidémies. Les obstacles à l'accès aux soins obstétricaux d'urgence ont causé 180 décès maternels parmi les réfugiées, dont beaucoup auraient pu être évités. »

Malgré les progrès réalisés dans certains pays, la couverture vaccinale des enfants réfugiés reste inférieure aux objectifs mondiaux. En 2024, 36 % des pays ayant communiqué des données ont atteint une couverture vaccinale contre la rougeole d'au moins 95 %, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2023. Un soutien continu est nécessaire pour renforcer les systèmes de vaccination et garantir que tous les enfants, y compris les réfugiés, soient inclus dans les programmes nationaux de vaccination.

La malnutrition aiguë touche 10 % des enfants réfugiés, et les cas de retard de croissance et de carences en micronutriments restent élevés. Grâce à une attention particulière accordée au dépistage précoce et au traitement, 2,5 millions de personnes ont été suivies et 262 000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë.

Les soins de santé mentale restent un pilier essentiel des services de santé. Le nombre de consultations dans ce domaine est passé de 150 000 en 2023 à 176 000 en 2024, grâce à l'intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaires et aux investissements consacrés à la formation.

Les phénomènes météorologiques extrêmes, les conflits et les déplacements de population aggravent les risques sanitaires. L'année dernière, le HCR a répondu à des épidémies de rougeole, de choléra, de dengue et de mpox. Dans les camps du Bangladesh, les cas de dengue ont dépassé les 15 000, ce qui a nécessité une évaluation des risques et des mesures multisectorielles. Les épidémies de mpox en Afrique ont été combattues grâce au renforcement de la veille communautaire, à des programmes d'approvisionnement en eau et d'assainissement et à l'inclusion des réfugiés dans les campagnes de vaccination.

Les maladies non transmissibles telles que l'hypertension et le diabète constituent une préoccupation croissante, représentant 6 % de toutes les consultations externes. Le HCR et ses partenaires ont appuyé le renforcement des capacités du personnel et des systèmes de santé afin d'améliorer l'accès aux soins.

En 2024, les approches communautaires en matière de santé publique ont été renforcées. Plus de 12 000 agents communautaires dans 37 pays, dont beaucoup sont eux-mêmes réfugiés, ont reçu une formation sur la promotion de la santé, ont assuré une vigilance sanitaire et ont orienté les réfugiés vers les services appropriés.

Le HCR et ses partenaires ont favorisé l'intégration des réfugiés dans les systèmes de santé nationaux, en promouvant une couverture universelle. Parmi quelques réalisations importantes, on peut citer le transfert des services de santé des camps aux autorités nationales en Iraq, l'intégration des agents de santé réfugiés dans la formation nationale des infirmiers au Kenya et l'inscription de plus de 93 000 réfugiés dans un programme national de couverture sanitaire au Cameroun.

Le HCR réitère sa mise en garde contre la pénurie actuelle de fonds humanitaires, exacerbée par la baisse des dépenses de santé dans les pays d'accueil, qui affecte la portée et la qualité des programmes de santé publique et de nutrition destinés aux réfugiés et aux communautés d'accueil.

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