11/07/2024 | Press release | Distributed by Public on 11/07/2024 13:08
À l'approche de la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) qui se tiendra cette année à Bakou, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à mettre fin à la dépendance aux combustibles fossiles et plaide en faveur d'une adaptation et d'une résilience centrées sur les personnes.
Dans le contexte de la publication du rapport spécial de la COP29 sur le climat et la santé ainsi que des Orientations techniques sur les contributions saines déterminées au niveau national (COP29 special report on climate and health and a technical guidance on Healthy Nationally Determined Contributions), l'OMS exhorte les dirigeants mondiaux qui seront présents à la COP29 à abandonner l'approche cloisonnée employée pour s'attaquer aux questions relatives au changement climatique et à la santé. L'Organisation souligne combien il importe de placer la santé au cœur de toutes les négociations, stratégies, politiques et plans d'action portant sur le climat, afin de sauver des vies et d'assurer un avenir en meilleure santé pour les générations actuelles et futures.
« La crise climatique est une crise sanitaire, par conséquent la priorité qui doit être accordée à la santé et au bien-être dans l'action climatique est non seulement un impératif moral et juridique, mais aussi une occasion stratégique d'aboutir à des avantages transformateurs pour la santé afin de parvenir à un avenir plus juste et équitable », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l'OMS. « La COP29 est une occasion cruciale pour les dirigeants mondiaux d'intégrer les considérations de santé dans les stratégies d'adaptation et d'atténuation face au changement climatique. L'OMS soutient ces travaux en fournissant des lignes directrices pratiques et un soutien aux pays ».
Élaboré par l'OMS en collaboration avec plus de 100 organisations et 300 experts, le Rapport spécial de la COP29 sur le changement climatique et la santé recense des politiques essentielles dans trois dimensions intégrées : les personnes, les lieux et la planète. Le rapport décrit les principales mesures visant à protéger l'ensemble des populations, en particulier les quelque 3,6 milliards de personnes qui vivent dans les zones les plus sensibles au changement climatique.
En outre, le rapport souligne l'importance d'une gouvernance qui intègre non seulement la santé dans l'élaboration des politiques sur le climat, mais aussi le climat dans l'élaboration des politiques de santé ; un élément essentiel pour progresser dans ce domaine. Les principales recommandations du rapport sont les suivantes :
« La santé est l'expérience vécue du changement climatique », a déclaré la Dre Maria Neira, Directrice du Département Environnement, changements climatiques et santé de l'OMS. « En accordant la priorité à la santé dans tous les aspects de l'action climatique, nous pouvons obtenir des avantages significatifs pour la santé publique, la résilience face aux changements climatiques, la sécurité et la stabilité économique. La santé est l'argument dont nous avons besoin pour mobiliser une action urgente et à grande échelle en cette période critique ».
Les contributions déterminées au niveau national (CDN) sur le climat sont des plans et des engagements nationaux pris par les pays en vertu de l'Accord de Paris. Tandis que la santé est identifiée comme une priorité dans 91 % des CDN, peu d'entre elles décrivent des actions spécifiques pour tirer parti des avantages sanitaires de l'atténuation et de l'adaptation au changement climatique ou pour protéger la santé contre les risques liés au climat.
Afin d'aider les pays à mieux intégrer la santé dans leurs politiques climatiques, l'OMS a publié aujourd'hui le document suivant : Critères OMS de qualité pour l'intégration de la santé dans les contributions déterminées au niveau national : des CDN saines (WHO quality criteria for integrating health into Nationally Determined Contributions: Healthy NDCs.). Les orientations présentent des mesures pratiques à prendre par les ministères de la Santé, les ministères de l'Environnement et d'autres secteurs déterminants pour la santé (par exemple, les transports, l'énergie, l'urbanisme, les services d'approvisionnement en eau et d'assainissement) pour intégrer les considérations de santé dans leurs politiques et actions d'adaptation et d'atténuation.
Ces orientations techniques servent de cadre concret pour la mise en œuvre des recommandations figurant dans le rapport spécial de l'OMS pour la COP29, en abordant des domaines clés tels que le leadership et un environnement favorable ; la situation nationale et les priorités en matière de politiques ; les efforts d'atténuation ; l'adaptation ; les pertes et dommages ; les finances ; et la mise en œuvre. L'intégration de la santé dans les plans sur le climat permettra d'apporter un soutien dans les domaines suivants :
Outre ses propres initiatives, l'OMS rassemble 90 pays et 75 partenaires par le biais de l'Alliance pour une action transformatrice sur le climat et la santé (ATACH). L'alliance a été créée pour faire progresser les engagements pris lors de la COP26 en vue de construire des systèmes de santé résilients et durables face aux changements climatiques. Elle s'efforce de promouvoir l'intégration du lien entre le changement climatique et la santé dans les plans nationaux, régionaux et mondiaux respectifs, en utilisant le pouvoir collectif des États Membres de l'OMS et d'autres parties prenantes de manière à faire avancer ce programme de toute urgence et à grande échelle.
António Guterres, Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies :
« La crise climatique est également une crise sanitaire. La santé humaine et la santé de la planète sont indissociables. Les pays doivent prendre des mesures concrètes pour protéger leur population, accroître les ressources, réduire les émissions, éliminer progressivement les combustibles fossiles et faire la paix avec la nature. La COP29 doit permettre de progresser vers ces objectifs vitaux pour la santé de la planète et pour la santé des populations ».
Dr Rajiv J. Shah, Président de la Rockefeller Foundation :
« L'impact du changement climatique doit être mesuré au-delà des degrés : en effet, nous devons tenir compte des vies sauvées, perdues ou améliorées. La Rockefeller Fondation œuvre en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la Santé et de nombreux autres partenaires pour centrer les considérations sanitaires dans toutes les actions climatiques, y compris les efforts visant à favoriser des transitions énergétiques justes et à accroître les opportunités économiques pour les personnes vivant dans les communautés en première ligne ».
Dre Vanessa Kerry, Envoyée spéciale du Directeur général de l'OMS pour les changements climatiques et la santé :
« Ce rapport présente comment l'accélération de la crise climatique et sanitaire a non seulement un impact sur notre santé, mais elle fragilise aussi les économies, creuse les inégalités et alimente l'instabilité politique. Alors que les dirigeants se réunissent à l'occasion de la COP29, nous les exhortons à accélérer une transition juste et à augmenter le financement destiné aux systèmes de santé et aux agents de santé de première ligne afin de protéger les plus vulnérables. La santé doit être au cœur des discussions, des mesures et des contributions déterminées au niveau national portant sur le climat. Pour protéger les personnes, les économies et la sécurité mondiale, la santé doit être au cœur de l'action climatique. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre ».
Dr Alan Dangour, Directeur Climat et santé, Wellcome Trust :
« Dans tous les pays, le changement climatique entraine des décès, cause de la douleur et des souffrances. Il s'agit d'une crise commune qui doit nous unir afin d'agir, et d'agir vite. Lors de la COP29, les pays doivent saisir l'occasion de s'engager en faveur d'actions climatiques intergouvernementales ambitieuses qui protègent la planète et améliorent la santé de toutes et de tous. En collaborant ensemble, nous pouvons encore changer le cours actuel de la situation et sauver des vies ».
Dre Micaela Serafini, Présidente, Médecins Sans Frontières (MSF), Suisse :
« Aujourd'hui, nous nous trouvons dans une situation inacceptable où les personnes les plus vulnérables du monde paient le prix fort pour un problème qu'elles n'ont pas causé. Il convient d'accorder la priorité aux solutions permettant de préserver leur santé, le bien-être des personnes étant placé au cœur de l'action climatique. Si l'on n'y parvient pas, c'est l'essence même de l'humanité qui en pâtira ».
Jagan Chapagain, Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) :
« Qu'il s'agisse des effets de la chaleur extrême, de la propagation de maladies par les eaux de crue, de la malnutrition lorsque les récoltes sont mauvaises ou des maladies transmises par les moustiques dans des régions ou cela n'avait pas été observé auparavant, la crise climatique est la crise sanitaire ultime. Ce rapport est essentiel ; il souligne en effet comment le changement climatique nous rend malades et ce que nous devons faire pour y remédier ».