Université Laval

12/20/2025 | News release | Distributed by Public on 12/20/2025 10:01

Information nutritionnelle sur les boissons alcoolisées: un halo santé trompeur

Plus de 28% des personnes testées croient qu'il est bon pour la santé de consommer régulièrement cette marque fictive de vin blanc sur laquelle est affiché un tableau d'information nutritionnelle. Ce pourcentage est de 17% lorsque l'étiquette ne présente pas de tableau nutritionnel.

- Lana Vanderlee

Vous craignez que votre consommation d'alcool nuise à votre santé et vous croyez qu'une boisson alcoolisée affichant un tableau d'information nutritionnelle est un meilleur choix que celles qui n'en ont pas? Si c'est le cas, vous êtes dans l'erreur, mais vous êtes en bonne compagnie, car il s'agit là d'une croyance qu'entretiennent presque 3 personnes sur 10, démontre une étude qui vient de paraître dans la revue Preventive Medicine.

Au Canada, les boissons dont la teneur en alcool se situe sous 0,5% doivent afficher un tableau de valeur nutritive sur leur contenant. Les boissons qui contiennent plus de 0,5% d'alcool sont exemptées de cette obligation, à moins qu'une allégation nutritionnelle figure sur l'étiquette. Lorsqu'il y a un tableau, la réglementation exige qu'il ait le même format que celui qui se trouve sur les aliments.

«Certains produits alcoolisés, entre autres des prêts à boire, choisissent d'afficher un tableau de valeur nutritionnelle, mais la grande majorité des boissons alcoolisées n'en ont pas», souligne Lana Vanderlee, professeure à l'École de nutrition de l'Université Laval et chercheuse au Centre NUTRISS de l'Université Laval.

Plusieurs approches ont été envisagées pour améliorer la transparence des informations nutritionnelles sur les produits alcoolisés, poursuit-elle. «Les consommateurs ont le droit de savoir ce que contiennent ces produits, mais on ne sait pas encore quelle serait la meilleure façon de le faire.»

Pour faire avancer les connaissances dans ce domaine, la professeure Vanderlee et trois collègues ontariens ont mené une enquête en ligne auprès de 3880 personnes. Pour les besoins de l'étude, quatre étiquettes, destinées à être apposées à l'arrière d'une bouteille de vin, avaient été conçues.

La première ne présentait aucune information nutritionnelle, alors que la seconde portait un tableau d'information nutritionnelle standard. Les étiquettes 3 et 4 présentaient sensiblement les mêmes informations (calories, sucre), mais l'une sous forme de texte et l'autre sous forme de tableau dont le titre ne faisait pas référence à la nutrition.

Chaque personne qui a participé à l'étude devait visualiser l'une de ces quatre étiquettes et répondre à la question «Est-il bon ou mauvais pour la santé de boire régulièrement ce vin?».

- Lana Vanderlee

«Les étiquettes 3 et 4 s'apparentent aux propositions qui sont présentement à l'étude aux États-Unis, précise la professeure Vanderlee. Le Canada n'a pas amorcé de consultation à ce sujet, mais ce qui se passe aux États-Unis dans le domaine de l'alimentation se répercute souvent ultérieurement de ce côté-ci de la frontière.»

Chaque personne qui a pris part à l'étude devait visualiser l'une des quatre étiquettes et, subséquemment, répondre à la question «Est-il bon ou mauvais pour la santé de boire régulièrement ce vin?».

Les analyses montrent que l'étiquette 2, celle avec le tableau d'information nutritionnelle, récolte le plus de réponses positives, soit 28%. L'étiquette 1, sans information, en obtient 17%. Les étiquettes 3 et 4 reçoivent respectivement 24% et 18% de réponses positives.

«La présence d'information nutritionnelle sur l'étiquette conduit plus de personnes à conclure que le produit peut être bon pour la santé, constate la professeure Vanderlee. Cet effet est plus marqué pour l'étiquette qui affiche le tableau d'information nutritionnelle du même type que ceux des aliments.»

L'alcool n'est pas un aliment

Ces résultats sont quelque peu déroutants, admet la chercheuse. «J'ai toujours défendu l'idée que les gens ont droit de savoir ce qu'ils consomment. Toutefois, dans le cas des boissons alcoolisées, l'information nutritionnelle crée la fausse impression que ces produits peuvent être bons pour la santé, ce qui n'est pas le cas. L'alcool est un facteur important de mortalité et de maladies, dont sept types de cancer, et il n'y a pas de seuil minimal sécuritaire de consommation.»

Si le Canada devait choisir un modèle d'étiquette à apposer sur les boissons alcoolisées, laquelle des quatre propositions testées devrait être retenue? «Il faudrait éviter les étiquettes qui donnent l'impression que l'alcool est un aliment parce que ce n'en est pas un. Le plus important serait de s'assurer que l'étiquette porte une mise en garde par rapport aux méfaits de l'alcool sur la santé, comme celle qu'on retrouve sur les produits du tabac ou du cannabis.»

Lana Vanderlee est la première auteure de l'étude parue dans Preventive Medicine. Les autres signataires sont Christine White et David Hammond, de l'Université de Waterloo, et Erin Hobin, de l'Université de Toronto.

Université Laval published this content on December 20, 2025, and is solely responsible for the information contained herein. Distributed via Public Technologies (PUBT), unedited and unaltered, on December 20, 2025 at 16:01 UTC. If you believe the information included in the content is inaccurate or outdated and requires editing or removal, please contact us at [email protected]