10/23/2025 | Press release | Distributed by Public on 10/23/2025 15:16
(Le compte rendu complet de la réunion sera disponible ultérieurement.)
Plus d'une semaine après l'entrée en vigueur du « fragile » cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, et la libération des otages, le Coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient a invité les États Membres à saisir cet « élan crucial » car les dynamiques restent « extrêmement précaires ».
Après deux années d'une guerre dévastatrice et de souffrances humaines inimaginables, l'occasion se présente pour « clore un chapitre sombre de l'histoire du conflit israélo-palestinien et de tracer la voie vers un avenir plus juste et plus pacifique », a déclaré M. Ramiz Alakbarov qui intervenait dans le cadre d'un débat public du Conseil de sécurité consacré à la question de la Palestine. Il a toutefois mis en garde: « nous sommes à un moment charnière mais précaire », exhortant les parties à éviter à tout prix un retour au conflit.
« Un cessez-le-feu est enfin là, imparfait, volatile, violé, fragile mais il est là », a déclaré l'observateur de l'État de Palestine. Tout en reconnaissant qu'il existe de nombreuses raisons d'être sceptiques, il a souligné que « jamais auparavant une telle dynamique pour la paix n'avait existé ».
Le Président Trump a pesé de tout son poids pour parvenir à un cessez-le-feu et à la libération des otages, et l'État de Palestine s'engage à œuvrer avec l'Administration des États-Unis pour transformer ce cessez-le-feu fragile en paix durable, a assuré l'observateur qui s'est toutefois inquiété des efforts sapant la capacité de l'Autorité palestinienne à s'acquitter de ses responsabilités en Cisjordanie et à Gaza.
Brandissant une photographie sur laquelle des combattants du Hamas procèdent à des exécutions publiques, le représentant d'Israël a accusé le groupe d'avoir menti lors des négociations, lui reprochant notamment de ne pas avoir restitué toutes les dépouilles d'otages dans les 72 heures suivant la signature de l'accord.
Il a appelé à continuer de faire pression sur le Hamas pour qu'il dépose les armes et respecte le plan de paix, soulignant qu'il ne saurait y avoir de reconstruction de Gaza tant que la terreur persistera. « La paix ne peut pas vivre à côté de la terreur et chaque fois que le Hamas refuse de se désarmer, il pousse Gaza plus loin dans les ténèbres », a-t-il dit.
« Le boulot n'est pas terminé », a reconnu son homologue des États-Unis en reprenant à son compte les propos du Président Trump. Outre la restitution des dépouilles des otages restants, il a lui aussi exhorté le Hamas à se désarmer, soulignant que le groupe « n'a pas d'avenir à Gaza ». Il y aura de « graves conséquences » en cas de violation de l'accord et du cessez-le-feu, a-t-il prévenu.
Le cessez-le-feu reste fragile et il ne faudrait pas qu'il connaisse le même sort que les accords de janvier, a néanmoins mis en garde la Fédération de Russie, non sans reconnaître que l'implication personnelle du Président Trump et sa volonté de mettre fin au carnage à Gaza ont donné l'impulsion nécessaire à la conclusion de l'accord. « Les combats ne doivent reprendre sous aucun prétexte. »
Décrivant une situation humanitaire « catastrophique », marquée par des destructions massives et un accès très limité aux services essentiels, M. Alakbarov a fait savoir que depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'ONU et ses partenaires humanitaires ont intensifié leurs opérations à Gaza. Grâce à une meilleure coopération des autorités israéliennes, l'aide humanitaire entrant dans l'enclave a augmenté de 46% durant la première semaine de trêve, s'est-il réjoui. Un plan d'urgence de 60 jours prévoit en outre la simplification des procédures douanières, l'élargissement des routes d'accès et le rétablissement des services vitaux.
Le Coordonnateur spécial adjoint a exhorté Israël à coopérer de bonne foi avec l'ONU, rappelant l'avis consultatif rendu hier, 22 octobre, par la Cour internationale de Justice (CIJ), et qui conclut, entre autres, qu'Israël est tenu de remplir ses obligations en vertu du droit international en ce qui concerne la facilitation de l'aide à la population de Gaza et de coopérer de bonne foi avec l'ONU.
Cet avis a été salué par la majorité des délégations, notamment la France, qui a réaffirmé le rôle irremplaçable de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), tandis que le Guyana a critiqué « l'attitude belliqueuse » d'Israël envers les organisations internationales opérant dans le territoire palestinien occupé. Les États-Unis ont en revanche dénoncé un avis « politisé » offrant « carte blanche » à l'UNRWA, en raison de ses liens supposés avec le Hamas.
La Chine a rappelé qu'en tant que Puissance occupante, Israël devait garantir l'entrée à grande échelle de l'aide humanitaire, tandis que plusieurs délégations, dont la Somalie et l'Algérie, ont appelé à une action rapide pour consolider la trêve et éviter que la violence ne compromette les efforts de relèvement.
La Somalie et l'Algérie ont plaidé pour un plan de reconstruction global de Gaza, qui doit devenir « une mission collective » sous l'égide de l'ONU et des partenaires régionaux. Le Coordonnateur spécial adjoint a d'ailleurs souligné que la consolidation du cessez-le-feu et la relance économique sont indissociables du processus politique.
Toutefois, plusieurs délégations, dont le Royaume-Uni et la Slovénie, ont mis en garde contre les développements alarmants en Cisjordanie, dénonçant l'annexion de territoires, les violences de colons et les déplacements forcés. La détérioration continue de la situation en Cisjordanie compromet toute possibilité de paix, s'est inquiété le Panama. On ne peut pas permettre que la Cisjordanie devienne un autre foyer de guerre comme celui qui s'est produit à Gaza.
Le représentant de l'Algérie a pointé, pour sa part, le vote, hier à la Knesset, de deux textes visant à faire avancer un projet de loi d'annexion de la Cisjordanie et des colonies de peuplement. « Cela révèle, une fois de plus, la nature coloniale de l'occupation », a-t-il dit.
Convaincue qu'il appartenait désormais à la communauté internationale de transformer le cessez-le-feu en une paix durable, la France a plaidé pour le déploiement, à l'invitation de l'Autorité palestinienne, d'une force internationale de stabilisation mandatée par le Conseil de sécurité, avec un soutien régional et international approprié.
La Grèce a appuyé cette proposition, invitant le Conseil à définir sans délai le mandat de cette force, sous coordination américaine. Plusieurs délégations ont souligné en outre que seule une stabilisation durable sur le terrain permettrait de garantir la reconstruction, la sécurité des civils et la reprise du processus de paix.
Une nouvelle génération peut s'éveiller dans une région très différente, où aucune personne n'est tuée, enlevée ou torturée, où la coopération et la coexistence remplacent l'occupation et le conflit, où une sécurité partagée succède à la guerre perpétuelle. Le temps de la paix est venu, a espéré l'observateur de l'État de Palestine.
(À suivre)
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