09/24/2025 | Press release | Distributed by Public on 09/25/2025 09:46
Nous appuyant sur les conférences sur le Soudan de Paris (15 avril 2024) et de Londres (15 avril 2025), nous, représentants de l'Union africaine et de l'Union européenne et ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni, avons réuni à New York ministres et représentants de l'Arabie saoudite, de l'Autorité intergouvernementale pour le développement, du Canada, du Danemark, de Djibouti, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, des États-Unis d'Amérique, de l'Éthiopie, du Kenya, de la Libye, de la Ligue des États arabes, des Nations Unies, de la Norvège, de l'Ouganda, du Qatar, du Soudan du Sud, de la Suisse, du Tchad et de la Turquie pour évoquer la situation au Soudan et coordonner nos efforts en faveur d'une désescalade et de la protection des civils au Soudan.
Reconnaissant que la situation au Soudan constitue la crise humanitaire et de déplacement la plus dévastatrice du monde, que les deux tiers de la population soudanaise, soit 30 millions de personnes, ont besoin d'aide et que le nombre de personnes confrontées à l'insécurité alimentaire, actuellement de 24 millions, augmente ;
Considérant que le conflit en cours a des conséquences terribles sur les civils, en particulier les femmes et les enfants, et que les souffrances qu'ils endurent depuis deux ans et demi maintenant sont intolérables et constituent une menace majeure pour l'avenir même du Soudan et de la région tout entière [1] :
1. Nous appelons instamment les parties au conflit à reprendre les négociations directes pour parvenir à un cessez-le-feu permanent et nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures pour soutenir la conclusion et la mise en œuvre de ce cessez-le-feu.
2. Nous soutenons la conclusion d'un accord sur la protection des infrastructures critiques suite à la facilitation menée par l'Union européenne et nous appelons les parties au conflit à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la protection des civils.
3. Nous saluons la déclaration conjointe sur la fin du conflit au Soudan publiée le 12 septembre par le Quad et nous exprimons notre soutien aux efforts déployés par l'Union africaine et l'Autorité intergouvernementale pour le développement pour coordonner les mesures internationales et bilatérales visant à faire pression sur toutes les parties soudanaises en faveur d'un cessez-le-feu, de l'action humanitaire et du dialogue politique, tout en travaillant avec des partenaires comme la Ligue des États arabes, les Nations Unies et l'Union européenne.
4. Nous condamnons fermement l'implication militaire d'acteurs étatiques et non-étatiques étrangers dans le conflit ; nous leur demandons instamment de s'abstenir d'entretenir le conflit, notamment par l'approvisionnement en équipement militaires et un soutien financier, et de se conformer à la résolution 1556 (2004) du Conseil de sécurité des Nations Unies.
5. Nous réaffirmons notre attachement indéfectible à la souveraineté, à l'unité et à l'intégrité territoriale du Soudan, au moment où ce pays est gravement menacé. Nous rejetons avec force la mise en place de structures de gouvernement parallèles ainsi que toute action mettant en péril les aspirations démocratiques de la population soudanaise. Celle-ci doit pouvoir décider de son avenir politique dans le cadre d'un processus de transition inclusif et transparent.
6. Nous condamnons fermement les violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises par les parties au conflit et nous leur demandons de respecter leurs obligations et leurs engagements en vertu de la Déclaration de Djeddah.
7. Nous réaffirmons notre soutien au travail mené par la mission internationale indépendante d'établissement des faits pour le Soudan établie par les Nations Unies ainsi qu'à celui de la Cour pénale internationale pour que tous les auteurs de crimes internationaux et d'atrocités rendent des comptes.
8. Nous demandons instamment aux parties au conflit de mettre en œuvre une trêve humanitaire à El-Fasher, comme proposé par les Nations Unies, et de se conformer à la résolution 2736 (2024) du Conseil de sécurité des Nations Unies.
9. Nous notons avec satisfaction la prolongation jusqu'en décembre 2025 de l'ouverture du point de passage frontalier d'Adré. Nous exhortons les parties au conflit à permettre et à faciliter l'accès sûr, total et sans entrave de l'aide humanitaire à l'ensemble du territoire soudanais, indépendamment de l'existence ou non d'un cessez-le-feu, notamment en autorisant l'ouverture permanente du point de passage frontalier d'Adré ainsi qu'une présence internationale humanitaire continue des Nations Unies et d'autres organisations dans l'ensemble du Darfour et du Kordofan.
10. Nous nous engageons à poursuivre notre contribution financière et diplomatique à la réponse humanitaire pour aider la population civile à l'intérieur du Soudan et les réfugiés dans les pays voisins. Nous saluons également le soutien exceptionnel apporté par les pays et les communautés locales accueillant des réfugiés, ainsi que l'action des travailleurs humanitaires, notamment des partenaires locaux.
[1] Liste des États et organisations internationales et régionales qui soutiennent la présente déclaration : [Allemagne, Canada, Danemark, France, Norvège, Royaume-Uni, Union africaine, Union européenne].