Amnesty International France

10/30/2025 | Press release | Archived content

Lettonie. Le président doit opposer son veto à la décision dangereuse du Parlement de se retirer d’un traité majeur protégeant les femmes et les filles contre la violence

En réaction au vote du Parlement letton en faveur du retrait de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, également appelée Convention d'Istanbul, Monica Costa Riba, chargée de campagne sur les droits des femmes à Amnesty International, a déclaré :

« Le retrait de la Lettonie de la Convention d'Istanbul porterait un coup dur à la protection et aux droits des femmes et des filles dans le pays, ainsi qu'à toutes les victimes de violence domestique. Cela revient à adresser un message irresponsable et dangereux aux auteurs de ces violences, leur laissant entendre qu'ils peuvent violenter et tuer des femmes et des filles en toute impunité.

Nous demandons au président letton de faire ce qui est juste et d'user de son droit de veto afin d'empêcher le retrait de la Lettonie de la Convention d'Istanbul

« Cette décision est influencée par de puissants groupes anti-droits qui diffusent des informations trompeuses et préjudiciables au sujet de cette garantie essentielle dans le but de diaboliser l'égalité des genres et les droits des femmes et des personnes LGBTI.

« Nous demandons au président letton de faire ce qui est juste et d'user de son droit de veto afin d'empêcher le retrait de la Lettonie de la Convention d'Istanbul et de faire progresser les mesures visant à garantir sa pleine mise en œuvre, en vue de protéger les femmes et les filles contre la violence domestique et liée au genre.

« Face à un tel recul, nous devons nous unir et faire barrage à de nouvelles atteintes aux droits des femmes et à l'égalité des genres en Lettonie et dans toute l'Europe. »

Complément d'information

Le projet de loi attend désormais la décision du président, qui peut opposer son veto ou le promulguer. S'il est signé, la Lettonie deviendra le deuxième pays à se retirer de la Convention, après la Turquie, dont la sortie en 2021 fut largement condamnée, et le premier pays de l'UE à se retirer d'un traité majeur du Conseil de l'Europe en matière de droits humains.

La Convention d'Istanbul est entrée en vigueur en Lettonie en mai 2024, après avoir été ratifiée en novembre 2023.

Elle a été adoptée par le Comité des ministres du Conseil de l'Europe le 11 mai 2011 et est entrée en vigueur le 1er août 2014. Il s'agit du premier traité européen spécifiquement consacré à la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.

La Convention établit des normes minimales en matière de prévention, de protection, de poursuites et d'élaboration de politiques intégrées pour lutter contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.

À ce jour, la Convention a été signée par 45 États membres du Conseil de l'Europe et ratifiée par 39 d'entre eux, soit une très large majorité. Le 28 juin 2023, l'Union européenne l'a également ratifiée.

L'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie, la Lituanie et la Slovaquie n'ont pas encore adhéré à la Convention d'Istanbul.

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