12/08/2025 | News release | Distributed by Public on 12/08/2025 10:38
Au total, 33 milliards seront nécessaires pour atteindre 135 millions de personnes dans 50 pays.
« Cet appel définit les domaines dans lesquels nous devons concentrer notre énergie collective en priorité : sauver des vies, une par une », a déclaré Tom Fletcher, le chef de l'humanitaire des Nations Unies, en présentant le plan humanitaire mondial pour l'année 2026.
Ce nouvel appel intervient après une année noire. Les financements humanitaires sont au plus bas depuis dix ans - 12 milliards de dollars seulement pour l'appel 2025 - et un nombre record d'attaques contre les travailleurs humanitaires.
Résultat : 25 millions de personnes de moins ont pu être aidées en 2024, tandis que « la faim augmentait », que les systèmes de santé pliaient et « que la famine frappait certaines régions du Soudan et de Gaza », a rappelé M. Fletcher.
Les coupes ont été brutales, entraînant la réduction des programmes de protection des femmes et des filles et la fermeture de centaines d'ONG. À cela s'ajoute la mort de plus de 380 travailleurs humanitaires dans l'exercice de leur fonction, un record tragique.
Parmi les 29 plans détaillés, celui concernant les territoires palestiniens occupés reste le plus vaste : 4,1 milliards de dollars sont requis pour soutenir trois millions de personnes à Gaza et en Cisjordanie.
Au Soudan, ravagé par une guerre civile qui a entraîné la plus grande crise de déplacement au monde, 2,9 milliards de dollars sont nécessaires pour aider 20 millions de personnes, auxquels s'ajoutent 2 milliards supplémentaires soutenir les sept millions de Soudanais réfugiés à l'étranger.
Le plus important des plans régionaux vise la Syrie : 2,8 milliards pour 8,6 millions de personnes.
Face à cette spirale, Tom Fletcher n'a masqué ni la lassitude ni la colère des équipes de terrain. Les humanitaires, a-t-il résumé, sont « surchargés, sous-financés et pris pour cible ».
« Seuls 20 % de nos appels sont soutenus. Et nous conduisons l'ambulance vers l'incendie en votre nom », a-t-il lancé. « Mais on nous demande maintenant d'éteindre l'incendie. Or, il n'y a pas assez d'eau dans le réservoir. Et on nous tire dessus ».
Reste désormais à obtenir l'argent. Les équipes humanitaires vont devoir convaincre les États membres, en 87 jours, « un pour chacun des millions de vies que nous nous efforcerons de sauver ».
M. Fletcher exhorte aussi les gouvernements à réellement protéger les travailleurs humanitaires, « non pas par des déclarations d'inquiétude, mais en demandant des comptes à ceux qui nous tuent et à ceux qui arment ceux qui nous tuent ».